Les Grandes bouches à Montauban

J'aime saluer les Grandes Bouches et Jean-Marc Andrieu donc je reprends cet entretien paru dans La Dépêche de ce jour. JPD

La Dépêche

Ce dimanche 10 février à 16 heures, l'Orchestre de la Cité d'Ingres (OCI) invite Les Grandes Bouches sur la scène d'Eurythmie pour un mélange musical entre classique et chanson française. Les leaders du groupe toulousain nous présentent le spectacle.

Issus des collectifs toulousains Motivés et 100 % Collègues, Les Grandes Bouches seront six sur scène ce dimanche. Avec eux, 60 musiciens (cordes) et 50 enfants de la chorale du conservatoire de Montauban. L'occasion pour cet ensemble musical de quitter leurs habituelles improvisations pour un travail millimétré, mettant en valeur des registres jazz, swingue et groove. Anne-Laure Grellety-Madaule et Philippe Dutheil, les voix des Grandes Bouches, sont impatients de retrouver l'OCI.

 Comment le classique du conservatoire peut se marier avec votre répertoire basé souvent sur l'improvisation et la participation du public ?

C'est la magie de cette association ! Tout fonctionne à merveille grâce à un énorme travail en amont avec des arrangeurs. La quinzaine de morceaux prévus pour dimanche a été travaillée avec des partitions, un travail très classique mais sans pour autant perdre de l'énergie. C'est vrai qu'à première vue, on peut se demander comment des zébulons swingards comme nous se retrouvent avec une formation classique. Cela fonctionne car le travail est là. Le talent d'Isabelle Aho qui dirige les chœurs et celui de Nissim Arditti à la direction générale font le reste.

 Comment avez-vous travaillé avec l'Orchestre de la cité d'Ingres pour préparer ce concert ?

 Cela fait des semaines que les musiciens et choristes qui nous accompagneront travaillent de leur côté. Nous aurons répété réellement que deux fois avec eux : hier soir (vendredi) et tout le samedi après-midi à Eurythmie. Mais ces répètes sont de vrais moments de bonheur pour nous. C'est une chance de travailler avec un tel orchestre. Nous sommes tellement bien au milieu d'eux que des fois il nous arrive d'oublier de chanter pour les écouter...

 Jouer avec ces personnes sur scène ne coupe pas la spontanéité et l'interaction avec votre public ?

Les Grandes Bouches - Jaurès assassiné

Non, au contraire cela devient un challenge. En orchestre, ils travaillent tous en suivant une partition mais sont capables et apprécient ces échanges avec le public. Ces musiciens sont capables de s'adapter en permanence et se jouent parfaitement de ces situations. On retrouve là la patte de Jean-Marc Andrieu, directeur du conservatoire et chef d'orchestre qui a un magnifique sens de la musique et qui est très à l'aise pour passer du classique à l'impro au swing, jazz... On ressent cela avec ses élèves.

 À quand remonte votre première rencontre avec l'OCI ?

Il faut remonter à 2013 et une soirée en hommage à Léo Ferré dans le cadre du festival Alors Chante, suivie d'un deuxième concert pour la présentation de la saison culturelle de Moissac. L'alchimie a très vite opéré. Ces musiciens de tous âges et de tous horizons se retrouvent autour de leur passion commune : celle de vivre un partage artistique sans frontières avec le public.

 Jouer avec une formation classique influence-t-il l'écriture de vos prochains albums ?

C'est une expérience nouvelle et enrichissante où la voix va épouser l'archet, les mots glisser sur la corde, les musiques s'enlacer et les frontières s'effacer. C'est une source de bonheur pour nous que nous transmettons au public. On se saisit de l'instant et on garde des idées pour nos compositions à venir.

 Votre 5^e album va sortir ces prochaines semaines. Quelle tonalité aura-t-il ?

Il sera très jazz avec une formation cuivre. Le premier single est «Je vous salue ma rue » avec des textes toujours engagés.

Propos recueillis par Philippe Cahue

Durée :1 h 20 / Tarit unique :10 E. Renseignements et réservations : 05 63 21 02 40