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Vie de La Brochure
26 février 2019

Encore sur la violence et les gilets jaunes

alter echos

Un journal dont j’ai participé à la création, Alter Echos, vient de publier son n° 51 qui comme tous les numéros précédents est construit sur un thème central. J’ai cru que, gilets jaunes aidant, et le journal étant toulousain, le sujet central serait les gilets jaunes mais c’est les échanges et à partir de ce thème un article sur la violence concerne les gilets jaunes. Ecrit par Corentin Rabier qui affiche ses 24 ans, il considère que la violence est liée inévitablement aux échanges. Ainsi quand deux personnes discutent et que l’une élève la voix, il y a violence, une violence qui est donc banalisée. Puis socialement il écrit :

« Ainsi, je ne crois pas qu’il puisse exister de conquêtes sociales progressistes véritablement révolutionnaires, pouvant faire l’économie de la violence. Le premier contre-exemple qu’on me rétorquera sera certainement celui de Martin Luther King, lequel a beaucoup œuvré aux Etats-Unis pour les droits civiques des Afro-Américains tout en prônant et en faisant preuve de pacifisme. A cela, je répondrai par une question : Martin Luther King aurait-il eu autant de poids si la figure de Malcom X ou celle des membres du Black Panthers Party ne représentaient pas la voie violente susceptible de faire plier le gouvernement ? Sans cette menace de guerre civile sous-jacente, le gouvernement américain aurait-il cédé ? »

Le raisonnement pêche par plusieurs points et le premier nous renvoie à la définition de la violence qui n’existe pas en soi et sans grade, mais dans un rapport de forces.

Un jour Rosa Park décida d’occuper une place interdite dans le bus et cet acte simple, à l’origine du mouvement, était dans le contexte des USA, très violent. Par la suite le mouvement dont Martin Luther King était la voix a utilisé cette violence… pacifique.

Le succès de cette lutte ne doit rien à la violence armée des Black Panthers qui, tout au contraire, ont été infiltrés par la police pour tenter de dénaturer et discréditer l’action des amis de Martin Luther King.

D’autres exemples dans le monde comme les Brigades rouges en Italie démontrent que la violence armée n’apporte rien mais au contraire est manipulée pour arrêter le mouvement social. Une grève, même autorisée, est un acte violent car il suppose une union ouvrière qui change le rapport de force. Inversement la violence isole celui qui la pratique.

Et pour les gilets jaunes, le débat intense a été et est le même. Le 17 novembre a été l’acte le plus violent or ce jour là la police a été totalement absente ! La riposte a été ensuite une mise en œuvre de la violence de l’Etat avec deux objectifs : susciter une réponse violente physiquement, et montrer ensuite que c’est à cause de cette violence que le gouvernement recule, pour ainsi relancer la violence physique.

Nous le savons depuis longtemps : ce n’est plus la violence des armes ou la violence physique qui va faire reculer le capitalisme mais seulement l’effet de nombre. Depuis la victoire de Castro et la neutralité de l’armée au Portugal au moment de la Révolution des œillets, nulle part les démocrates ont pris le pouvoir par les armes. Le cas du Nicaragua est un peu à part quand on sait la suite. Utiliser cette violence vient toujours de l’impatience car il est plus facile de l’utiliser, que de se battre pied à pied pour gagner des consciences, surtout que le système ayant compris qu’à présent le danger venait de là, il met le paquet pour contrôler les médias, l’éducation et les centres de réflexion.

J-P Damaggio

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