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Vie de La Brochure
19 mars 2019

Vázquez Montalbán et Pasolini II

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Dans le livre Aperçu de la planète des singes, Montalbán écrit page 109 : « Pasolini quant à lui, mettait en pièce la rhétorique de la gauche en arrachant le masque du langage cultivé traditionnel aux comportements et aux idées des citoyens «intégrés». »

C’est dans un chapitre où il évoque la grandeur des intellectuels italiens des années 60 par rapport à l’arrivée au pouvoir de Berlusconi.

 En espagnol nous avons : « Y Pasolini ponía en crisis la retórica de la izquierda, questinando la lengua culta convencional como máscara de toda conducta y todo pensar integrado.” (P.100)

 Je peux même donner la traduction italienne : “Pasolini metteva in crisi la retorica della sinistra, criticando la lingua colta convenzionale in cuanto maschera di ogni comportamento o di ogni molo di pensare integrato. (p. 91)

 

Il existe de rares confrontations entre les deux écrivains. Je pense à celle de Jaume Pont[1]. Pour lui il n’y a de poésie qu’en s’enfonçant dans la mémoire d’un lieu. Pessoa, Borges, Lorca ou Pasolini et Vazquez Montalban sont alors cités. « La poésie citoyenne dans laquelle Pasolini s’inscrit- -nous pensons aussi à celle de Vazquez Montalban – parle d’un lieu où la tension étique-politique donne forme à la biographie. »

« La poésie de Montalbán tout en étant distincte de celle de Pasolini en appelle aussi au corps social. Comme Pasolini Vázquez Montalbán écrit assis sur les ruines de la modernité. A ses yeux les villes de Prague ou Barcelone, comme la Rome de Pasolini, nous parlent de l’échec des utopies. C’est sa conscience critique de citoyen qui reconstruit sa mémoire – mémoire personnelle et mémoire historique – à partir de la conscience critique de celui qui mesure la distance entre le désir et la réalité, entre le rêve et l’histoire, entre la cité idéale et la cité réelle. »

 D’où l’importance de la référence à la ville dans le titre du livre évoqué ci-dessous[2], dont j’ai déjà évoqué la phrase ci-dessous (la traduction a un peu évoluée car j’avais oublié la précédente). Je donne cette fois la version es espagnol..

«Je me souviens que lors d'une visite semi-clandestine de Pasolini à Barcelone, lorsqu'il est venu présenter La Passion selon Saint Mathieu, il a participé à une réunion non tolérée, mais assez nombreuse, avec des intellectuels et des apprentis résistants, comme moi, et a dit quelque chose qui m’a donné assez la clé de ce que la vérité signifie en littérature. Il a déclaré avoir pris conscience de la médiocrité du fascisme italien non pas en lisant de la littérature critique, politique, Togliatti ou Gramsci, qui lui opposait à une alternative idéologique, mais en lisant Rimbaud. Le poète français était la vérité littéraire, la poésie officielle institutionnalisée par le fascisme était un mensonge: c'était à partir de la découverte du mensonge esthétique que le jeune Pasolini en était arrivé à l'évidence du mensonge politique. Pasolini avait peut-être répété devant le miroir une si belle parabole, afin de laisser sans voix cette poignée d’intellectuels refoulés de la périphérie du système, mais je la reconnais toujours aujourd’hui comme l’explication la plus claire que je n’ai jamais entendue sur le rapport entre vérité et vérité et mensonge en la littérature.»

 Recuerdo que durante una visita semi clandestina de Pasolini a Barcelona, cuando vino a presentar La Pasión según san Mateo, sostuvo una reunión no tolerada, pero bastante numerosa, con intelectuales resistentes y con aprendices como en mi caso y dijo algo que me dio bastante la clave de qué quiere decir verdad en literatura. Dijo que él se había dado cuenta de la mediocridad del fascismo italiano no leyendo literatura crítica, política, de Togliatti o de Gramsci, que le opusiera una alternativa ideológica, sino leyendo a Rimbaud. El poeta francés era la verdad literaria, la poesía oficial institucionalizada por el fascismo era mentira: fue a partir del descubrimiento de la mentira estética cómo el joven Pasolini había llegado a la evidencia de la mentira política. Tal vez Pasolini había ensayado ante el espejo tan hermosa parábola, con el fin de dejarnos boquiabiertos a aquel puñado de reprimidos intelectuales de la periferia del sistema, pero todavía hoy la reconozco como la explicación más lúcida que jamás he oído sobre la relación entre verdad y mentira en literatura.

 En fait la confrontation, peut-être la plus riche, pourrait porter sur le rapport au football, un sport si cher aux deux écrivains. A suivre. J-P Damaggio



[1] Espejo y laberinto. Estudios sobre literatura hispánica contemporánea De Jaume Pont

[2] Manuel Vázquez Montalbán, p. 127 La literatura en la construcción de la ciudad democrática

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