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Vie de La Brochure
18 juin 2019

L’amour romantique de Cladel

De ce livre est issue l’eau-forte qui représente en premier Cladel sur mon album photo de l’écrivain. Ce résumé d’un livre de nouvelles est parfait et s’il n’est pas signé, il est inévitablement de celui qui signera les autres textes au sujet de Cladel, Philipe Dubois. Ce journaliste d’origine belge est véritablement, comme tant d’autres belges, un familier de la maison Cladel. L’Intransigeant soutiendra l’écrivain mais, comme Cladel, Dubois sera à un moment confronté à l’antisémitisme de Rochefort qu’il finira par rejeter (voir texte à la fin). Dans l’histoire de la gauche de la fin du XIXème siècle et après, ce point sera crucial comme le démontreront d’autres notes au sujet de Cladel et y compris au sujet de ses filles Esther et Judith. J-P Damaggio

P.S. Il est temps de passer au Cri du Peuple pour retrouver Cladel-Clovis Hugues.

  

L'Intransigeant. 1882-06-14

L’Amour romantique, par Léon Cladel, un volume avec eaux fortes. Rouveyre et Blond, Editeurs, 98, rue Richelieu.

Ce Cladel, si peu pareil à celui de l’Homme de la Croix aux Bœufs, du Bouscassié, et d’Ompdrailles et de cette Fête-votive dont nous venons de quitter les tonitruantes harmonies, c’est presque la révélation d’un passé qu’il nous souvient avoir ouï conter par l’écrivain lui-même dans sa solitaire retraite de Sèvres, où il passe ses jours à battre son enclume. Ce Cladel, en un mot, nous rappelle la première jeunesse de celui qui, sorti de la lande paternelle, vint échouer à Paris, avec ses espérances de gloire immortelle, et bien fait de sa personne, la barbe taillée en pointe, ayant gardé dans le regard le feu au Midi, promena au quartier Latin son inflammable cœur et ses rouges gilets à la Robespierre : pour tout dire, un Cladel mondain, talon-rouge, musqué, pommadé, joli cœur, et qui ne rêvait rien moins que de voir fléchir à ses pieds les adorations des duchesses.

L’Amour romantique, tel est le titre du livre édité, avec leur entente raffinée des coquetteries typographiques, par Rouveyre et Blond. Comme autrefois, Millet peignant d’amoureuses bergerades, où de petits Cupidons ailés voltigeaient autour des Philintes et des Chloris, tout aussi libertinement que chez Boucher et Lancret, le metteur en scène des tragédies rustiques écrivit d’abord des élégantes saynètes, dont l’action se passait entre les parois capitonnées des boudoirs. L’influence de celui qu’il appelle son Maître et Ami dans la dédicace de la Fête votive de Saint-Bartholomée-Porte-Glaive, est très visible en ces temps, sous la griffe toutefois déjà personnelle dont il marque son style. Dans la Confession d'une Mondaine, mais plus particulièrement dans l’étrange et douloureux récit, dénommé, Aux amours éternelles, le satanisme ironique et glacé de Baudelaire se fait jour irrésistiblement : il est dans l’esprit et la physionomie des personnages, dans le jour de l’observation, dans l’étrangeté imprévue des dénouements.

 

Sur Philippe Dubois d’après Wikipédia :

Né à Ixelles le 19 avril 1862, Philippe-Victor Dubois est le fils d’Élisa-Joséphine Petitjean et du compositeur Charles-Victor Dubois (1832-1869).

Au début des années 1880, Philippe Dubois débute sa carrière de journaliste en devenant l'un des rédacteurs de L'Intransigeant d'Henri Rochefort.

Le 3 décembre 1887, Dubois épouse Marie-Pauline-Émilie Roquebert (1865-1907)1. Né de cette union, Henri-Victor Dubois (1891-1971) deviendra le médecin du roi du Maroc et fera changer son patronyme en « Dubois-Roquebert ».

Passionné de cyclisme, Philippe Dubois a coécrit un traité de « vélocipédie » et a signé des rubriques sportives du pseudonyme de « Vabontrain ». Il ne faut pas confondre ce dernier avec le « docteur Vabontrain », pseudonyme de Guillaume-Théodore Walther, dit Jehan Valter (1832-1887).

En 1897, Philippe Dubois suit Ernest Vaughan en quittant L'Intransigeant pour L'Aurore. Alors qu'il avait été l'auteur d'articles antisémites pour le journal de Rochefort (il avait notamment qualifié d'«affreux youtre » le sous-préfet Isaac), Dubois s'engage nettement dans le camp dreyfusard en 1898. Il signe ainsi une pétition demandant la révision du procès de Dreyfus6 puis écrit un ouvrage prenant la défense du colonel Picquart.

 

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