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Vie de La Brochure
1 juillet 2019

Horacio Castellanos Moya à Toulouse

Horacio Castellanos Moya

En ce samedi 29 juin le Marathon de Mots commence par une rencontre à la Médiathèque des Izards avec l’écrivain Horacio Castellanos Moya un homme de partout mais d’abord de Centre-Amérique et du Salvador plus précisément.

Il vient de publier un roman Morongaqui concerne deux immigrés salvadoriens aux USA, l’un plutôt porté par l’action et l’autre par la réflexion. Deux faces de la vie de l’écrivain ?

Il s’agit de l’homme de tous les exils. Né au Honduras en 1957, ses parents le ramènent dans leur pays le Salvador.

Direction Toronto, puis le Costa Rica, Mexico et Cuernavaca lieu d’écriture de son premier roman, passage par l’Espagne, Francfort, Tokio et toujours un journaliste actif dans des dizaines de périodiques.

Il distingue deux exils : ceux où on reste dans la même culture et la même langue et ceux où on est totalement décalé.

Si je précise qu’il est un admirateur de Thomas Bernhard à qui il a consacré un livre le lecteur ne sera pas surpris si à la question : "Vous n’êtes pas optimiste ?" Il réponde avec un sourire amusé : "ni pour le Salvador, ni pour aucun pays du monde je ne suis un optimiste".

Il est le poète et l’écrivain de la violence et après la journée de jeudi au sujet d’autres violences et en particulier en Algérie, il apporte une vision globale de cette caractéristique humaine. Si la violence a trois causes, l’impunité, la misère et le manque d’éducation, la violence est d’abord un comportement humain de base que seule la civilisation tente de contrôler. A ceux qui pensent l’homme est bon, la société le pervertit, il répond l’homme est mauvais la civilisation le bonifie. Le problème actuel tient au fait que la société n’arrive plus à faire civilisation.

Je ne connaissais rien ni de l’œuvre ni de l’homme et à l’écouter calme et paisible on a la sensation de découvrir un continent.

La médiathèque est magnifique, la trentaine de personnes est essentiellement féminine et une question viendra sur la présence des femmes dans les romans de l'auteur.

Il est des romans où une femme est en titre mais dans le dernier les femmes ne sont qu’en toile de fond avec un homme d’action sans préoccupations féminines et l’intellectuel plutôt obsédé sexuel.

La directrice a suivi la rencontre et s’est réjoui de lire un écrivain engagé.

Il a été question de l’actualité. Il semble que pour le moment l’écrivain vive aux USA, pays où il y a 300 000 salvadoriens. Après le tremblement de terre de l’an 2000 beaucoup ont émigré aux USA où ils ont bénéficié d’un statut particulier de résident temporaire. Trump a décidé d’en finir avec ce statut ce qui pose d’énormes problèmes à beaucoup de personnes.

Une revue de Buenos Aires lui a demandé les dix livres majeurs à ses yeux et voici la réponse avec cette précision : « Il s’agit des dix livres que j’aime mais ils n’y sont pas tous et ils ne sont pas par ordre d’importance mais comme ils sont venus à ma mémoire. » (je n’ai pas traduit car chacun peut les reconnaître facilement)

Tragedias, Sofocles

Jaques el fatalista, Diderot

Máximas, La Rochefoucauld

El Paseo, Robert Walser

Cuando entonces, Juan Carlos Onetti

Don Quijote de la Mancha, Cervantes

Viaje al fin de la noche, Celine

Borges, Bioy Casares

Diálogos con Leúco, Pavese

La tentación del fracaso (los diarios), Julio Ramón Ribeyro.

Le lecteur peut s’étonner de la faible présence latino-américaine avec seulement deux Argentins et un Péruvien. La France à elle seule est présente par trois auteurs. JP Damaggio

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