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Vie de La Brochure
30 septembre 2019

Mastodontes à Cumont…

ampelomeryx ginsburgi

Jean-Jacques Guirbal trouve des dents bizarres dans son champ, les montre à André Cassaigneau qui s’adresse à M Duranthon directeur du Musée d’histoire naturelle de Toulouse. Il montre les photos à Pascal Tassy. Résultat : de belles découvertes datantr de 17 millions d'années. Les deux paléontologues ont évoqué la question devant un public très nombreux le dimanche 29 septembre dans la salle des fêtes de Cumont. André Dupuy aurait été heureux de cette belle initiative de sa chère association : « La Lomanha, memoria per doman ».

 Nous avons d’abord écouté Francis Duranthon, pédagogue parfait dont je ne savais pas qu’il était à l’origine du livre de ma bibliothèque réalisé sur le photographe Eugène Trutat.

Il a fait beaucoup, autant pour la recherche que pour sa vulgarisation rigoureuse, et je retiens cet article publié le 03/02/2006 au sujet de son histoire des mammifères.

«Une sorte d'éléphant avec des défenses inversées. Des rhinocéros sans corne. Des gazelles avec des cornes dans tous les sens. Des crocodiles… Ah, il y avait de drôles d'animaux, au Miocène, là où aujourd'hui il y a des humains, des vaches et des canards !

pascal Tassy

Francis Duranthon, conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Toulouse le sait bien pour avoir longtemps gratté sur le site de Montréal du Gers où il a découvert bien des fossiles de mammifères. Rien d'étonnant donc qu'après « Histoire de dinosaures », ce paléontologue nous offre « Histoires de mammifères. » (1)

« Mon but est de montrer comment la recherche progresse, explique Francis Duranthon. Ainsi, nous venons tout juste d'apprendre que les baleines, que nous pensions proches des phoques, sont en fait d'une famille voisine à celle des vaches : ce que les biologistes avaient découvert avec l'ADN nous est confirmé à travers les fossiles ! » Son livre est une série d'anecdotes passionnantes. On y voit Édouard Lartet chassant au siècle dernier les fossiles entre le Gers et le Comminges. On plonge dans les hallucinantes phosphatières du Quercy, dont les trésors sont étudiés par les savants du monde entier. On le suit dans le terrible désert pakistanais à la recherche du balouchitère, l e plus grand mammifère terrestre ayant jamais existé, on croise le yeti, qui a sûrement existé il y a bien longtemps, les bagnards de la Nouvelle-Calédonie qui font des farces aux savants, et Raquel Welch face au tigres à dents de sabre…

zygolophodon

Francis Duranthon raconte ces histoires… omettant modestement parfois de raconter qu'il fut mêlé à quelques-unes d'entre elles. Et de dire que si ces « clients » sont souvent immobiles depuis des millions d'années, il lui arrive parfois d'avoir affaire à de drôles de mammifères les homos sapiens ! Dominique Delpiroux (1) Éditions Bréal.»

Francis Duranthon a terminé par la présentation du Ampelomeryx ginsburgi, (la photo) décrit pour la première fois à Montréal-du-Gers en 1995, est fréquemment appelé le cerf-girafe. Il est de taille d'un

cumont

cerf actuel et appartient à la famille fossile des Paleomerycidés. La tête des mâles porte deux ossicônes, os d'origine dermique qui se soudent tardivement au frontal, en position latérale au dessus des orbites. A l'arrière du crâne, une grande corne bifide est également l'apanage des mâles. L'épaississement des os du crâne au dessus des orbites montre qu'ils se livraient certainement à des combats rituels tête contre tête pour séduire les femelles à la saison du rut. La reconstitution est exposée au Musée de Montréal-du-Gers.

 Pascal Tassy (la photo) a eu ensuite le mérite de faire vivre le sens des découvertes faites à Cumont. Exposé un peu plus technique pour, de Cuvier, en arriver aux archaeobelodon et au zygolophodon. Mais passionnant en même temps.

Un pot de l’amitié a permis ensuite aux participants de se rencontrer et de discuter entre eux.

Le maire a eue raison de clore la rencontre en souhaitant qu’il y en ait d’autres car on a tant à apprendre, d’autant que la salle est magnifique. Et Pascal Tassy a eu raison de rappeler que l’unité de mesure du paléontologue est le million d’années. Mais ça, je le trouve incroyable. J-P Damaggio

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