Louis Napoléon le 8 décembre 1851
Ayant pour des nécessités particulières eut envie de retrouver la France du mardi 9 décembre 1851 j’ai recopié cette déclaration modèle d’un double langage qui s’imposera ensuite dans la bouche des autorités pour détourner les aspirations démocratiques. « Quelle que soit la décision du peuple, la société est sauvée ». Une société au-dessus du peuple ? « Je respecterai toujours l'arrêt du peuple » et oubliant d’écrire ensuite du peuple muselé !
J-P Damaggio
PARIS, 8 DECEMBRE, ACTES OFFICIELS, République française.
PROCLAMATION DU PRÉSlDENT DE LA RÉPUBLIQUE
AU PEUPLE FRANÇAIS.
Français,
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Les troubles sont apaisés. Quelle que soit la décision du peuple, la société est sauvée. La première partie de ma tâche est accomplie ; l'appel à la nation, pour terminer les luttes des partis, ne faisait, je le savais, courir aucun risque sérieux à la tranquillité publique.
Pourquoi le peuple se serait il soulevé contre moi ?
Si je ne possède plus votre confiance, si vos idées ont changé, il n'est pas besoin de faire couler un sang précieux, il suffit de déposer dans l'urne un vote contraire. Je respecterai toujours l'arrêt du peuple.
Mais, tant que la nation n'aura-pas parlé, je ne reculerai devant aucun effort, devant aucun sacrifice pour déjouer les tentatives des factieux. Cette tâche, d'ailleurs, m'est rendue facile.
D'un côté, l'on a vu combien il était insensé de lutter contre une armée unie par les liens de la discipline, animée par le sentiment de l'honneur militaire et par le dévouement à la patrie.
D'un autre côté, l'attitude calme des habitants de Paris, la réprobation dont ils flétrissaient l'émeute, ont témoigné assez hautement pour qui se prononçait la capitale.
Dans ces quartiers populeux où naguère l'insurrection se recrutait si vite parmi des ouvriers dociles à ses entraînements, l'anarchie, cette fois, n'a pu rencontrer qu'une répugnance profonde pour ces détestables excitations. Grâces en soient rendues à l'intelligente et patriotique population de Paris !
Qu'elle se persuade de plus en plus que mon unique ambition est d'assurer le repos et la prospérité de la France.
Qu'elle continue à prêter son concours à l'autorité, et bientôt le pays pourra accomplir, dans le calme, l'acte solennel qui doit inaugurer une ère nouvelle pour la République.
Fait au palais de l'Elysée, le 8 décembre