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Vie de La Brochure
4 décembre 2019

Maurières, sa mère et la religion

C’est un constat bien connu : les Radicaux en France ont toujours refusé le droit au vote aux femmes car étant sous la coupe du curé elles voteraient à droite.

Le constat est bien connu : en France comme en Espagne ou en Italie, il était courant d’avoir d’un côté une femme qui allait à l’église et de l’autre l’homme qui attendait au cabaret.

Donc disons-le clairement les femmes étaient plus croyantes que les hommes. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Mais cette anecdote racontée par Marcel Maurières sans ses mémoires, permet d’établir une distance entre « être croyanet » et « être sous la coupe du curé ». Il écrit :

« [Ma mère] Rancunière parfois aussi ; contrairement à mon père, elle pardonnait assez difficilement les injustices dont elle pensait - à tort ou à raison — avoir été victime... De l'humour aussi à l'occasion, parfois ravageur. Choquée par un voisin qui lui avait souhaité une bonne fête le jour de... Carnaval, elle se promit de se venger, et attendit pour cela patiemment le jour de la saint Joseph. Pourquoi saint Joseph demanderez-vous peut-être ? Tout simplement parce que l'épouse de ce saint avait conçu un fils sans l'intervention de Joseph, celle du saint Esprit ayant, semble t-il, suffi... On pouvait donc considérer que Joseph était le patron des cocus ! Que les croyants pardonnent à ma mère une telle assertion, et qu'ils le fassent d'autant mieux en sachant que, jusqu'à sa mort, ma mère resta très croyante... »

 Souhaiter bonne fête à un cocu le jour de la Saint Joseph n’est peut-être pas une subtilité qui sauta aux yeux du voisin, mais on a là un exemple parmi des centaines qui montrent que la croyante savait faire la part des choses. Au moment du vote, même en 1914, les femmes auraient sans nul doute manifestées la diversité d’opinion des hommes. L’anticléricalisme, pour justifier le refus d’accorder le droit de vote, n’était sans doute qu’un élément d’un mépris plus global des femmes. J-P Damaggio

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