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Vie de La Brochure
5 janvier 2020

Le Traître, film de Bellochio

Nouvel_Observateur

Andreotti

 Petit retour en Italie pour cette nouvelle année 2020. Du film de Bellochio je ne retiens pas la même face que Marcelle Padovani la journaliste du Nouvel Obs tellement attaché à l’Italie et de belle manière. Ce qui ressort ce n’est pas le traître mais l’Etat ! Quand l’Etat veut, il peut ! Et pas seulement grâce à un juge au-dessus du lot qu’était l’admirable Falcone (ou son ami Borsalino dont les assassinats m’ont tant marqué. Il y a toute la machinerie jusqu’à la construction de cet incroyable tribunal spécial de Palerme qui est comme une verrue dans la ville. Pour en arriver à un traître qui parle, il a fallu une loi sur les repentis, il a fallu des protections incroyables pour les repentis, les juges etc. A un moment du film il est demandé à Buscetta combien il touche de l’Etat pour vivre, et on a l’impression d’un homme acheté quand il s’agit d’un homme libéré de l’épée de Damoclès pesant sur sa tête ! Là où Marcelle à raison c’est sur la fascination pour la psychologie car dans ce film sans suspens (on sait dès le début que Falcone va payer lourd son action et que Buscetta va au contraire mourir dans son lit, et que Toto Riina va tomber) tout tient au jeu intime de ce qui traverse la tête du traître. Or il ne renie qu’une part de la Mafia mais pas la Mafia en général ! Ceci dit pourquoi prendre Buscetta comme «héros» et non pas Salvo Lima ou même Andreotti ?

IMG_7285

Le côté liens entre Mafia et Politique passe un peu au second plan… comme l’a voulu d’ailleurs Buscetta qui a refusé de donner des noms à ce sujet jusqu’en 1992 (il est un repenti dès 1984).

Rappel des faits de cette « grande année » 1992 : Le 12 mars assassinat de Salvo Lima ; 23 mai assassinat du juge Falcone : 29 juillet assassinat du juge Borsalino. Salvo Lima était l’ami d’Andreotti et il a sans doute été assassiné car il risquait de parler.

Dans les documents que j’ai dans mes archives Buscetta n’acceptera de parler faiblement politique qu’après la mort de Falcone.

Encore au cours d’un interrogatoire à New York en 1991 :

Le président : Quels étaient les référents romains de Lima ?

Buscetta : Je ne sais pas.

Le Président : Vous ne savez pas ou vous préférez ne rien dire ?

Buscetta : Je préfère ne rien dire.»

Par la suite il en dira un peu plus d’où l’apparition d’Andreotti dans le film, mais si peu. D’ailleurs à la fin, Buscetta face à l’avocat d’Andreotti semble plus un coupable qu’une victime ! J-P Damaggio

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