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Vie de La Brochure
28 février 2020

Municipales : vers des succès écolos

Depuis le tournant politique des années 1980 la France a vu la naissance de deux partis solides, le FN et Les Verts, quand tant d’autres nouveautés furent très vite mortes et enterrées (le PSU, le Mouvement des Citoyens, Génération écologie etc.).

Ce succès a tenu à la cohérence entre le but et les moyens, un but s’inscrivant dans un trou noir des partis officiels, et des moyens adaptés, pour le FN le moyen fut le parti central, et pour Les Verts tout le contraire le parti local (un peut comme l’historique parti radical).

Les Verts, devenus EELV au cours d’une histoire mouvementée, ont pu grandir de l’incapacité de la gauche à prendre en compte la crise écologique (aussi vieille que le capitalisme). Et sur ce point le courant communiste n’a pas été plus intelligent que le courtant social-démocrate. C’est ainsi qu’à la naissance de cette autre nouveauté que fut le Parti de Gauche, le drapeau fut tout rouge, puis, grâce à une tendance des Verts conduite par Martine Billard, un peu de Vert est venu le colorier et on a vu ensuite J-L Mélenchon se faire le porteur (et même l’inventeur !) de l’écosocialisme.

Les mêmes ont ensuite reprochés aux Verts leur incapacité à établir un pont entre écologie et mouvement social, incapacité dont ils étaient les responsables !

Tout comme le FN, les Verts ont connu diverses scissions, diverses crises, diverses remises en question (jusqu’au changement de nom pour le FN) mais ils ont montré leur fiabilité quarante ans après leur naissance.

Pour les Verts cette fiabilité a tenu à deux choses : le développement de la crise écologique qui leur donnait raison, et leur enracinement local source de renouvellement. Il ne faut jamais l’oublier, le courant écolo est né de multiples associations locales affrontant des problèmes concrets avec pour conséquence la création de tendances multiples, en guerre permanente. Il m’est arrivé de participer à un Congrès des Verts à Toulouse au cœur des années 90 (les non membres pouvaient entrer en versant un modique droit d’entrée) et j’y ai découvert dans les réunions de tendance l’utilisation de noms d’oiseaux (des rapaces souvent) qui ailleurs aurait coulé toute organisation. C’était du temps de Bennahmias, comme il y a eu le temps de Dominique Voynet, de Cécile Duflot etc. et comme aujourd’hui c’est le temps de Jadot.

Avec un parti pas très nombreux, pas très riche, où l’art de bricoler une campagne électorale avec des bouts de ficelles est classique, le courant écolo s’est donc enraciné en France comme en Allemagne mais très peu ailleurs !

Aujourd’hui nous en sommes donc à ce paradoxe : EELV a disparu de l’élection présidentielle et a été d’autant plus visible deux ans après avec les élections européennes ! L’exact contraire de LFI qui a brillé à l’élection présidentielle et a juste sauvé les meubles à l’élection européenne.

Avec les municipales le courant écolo se retrouve en position de force :

-         La crise écolo fait que beaucoup de candidats de tous les partis se découvrent écolos (j’ai assisté à des spectaculaires renversements de situation un partout) ce qui leur donne raison.

-         L’engagement local ancien permet de poursuivre le succès des européennes par des listes locales.

-         Les difficultés des autres partis, surtout à gauche, lui ouvrent un boulevard.

-         Avec ensuite les élections départementales et régionales, la séquence qui s’ouvre lui est totalement favorable.

Il reste le rendez-vous de la présidentielle qu’ils ont toujours raté car ce rendez-vous est clivant et leur situation hésitante n’a pu leur être favorable à l’inverse du FN pour qui ça restera le rendez-vous majeur. Le PS (avec une nouvelle tête), LFI (avec la même), et Les Républicains ont tous la présidentielle dans le viseur sauf que les résultats des élections locales risquent fort de changer la donne, comme en 2017. Elles ont annoncé l’échec cuisant du PS qui, pendant le mandat de Hollande a perdu la majorité au Sénat, beaucoup de villes, de départements et de régions. Est-ce le sort qui va être réservé à LREM (où là, par contre, on connaît déjà le candidat à la présidentielle) ?

Si je prends le cas emblématique de Toulouse où le courant socialiste a été très fort, son incapacité à s’unir pour les municipales, avec d’un côté l’union de la gauche, et de l’autre le candidat de Génération.s, ce qui laisse le champ libre au candidat EELV uni à un mouvement citoyen, je peux imaginer une division en 2022 entre Ségolène Royal et Bernard Cazeneuve !

Bref, les leçons générales des municipales vont être plus majeures et plus difficiles en 2020 qu’auparavant. J-P Damaggio

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