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Vie de La Brochure
8 mars 2020

Hadhemi (26 ans, Tunisie)

hadhemi tunisiernne

En ce 8 mars je reprends un article du journal espagnol Publico. JPD

Professeur de droit, doctorante et chercheuse dans le domaine de l'égalité des genres et des sciences politiques, Hadhemi n'hésite pas à dire que "les femmes sont un enjeu qui n'intéresse pas les sociétés orientales". En République tunisienne, tradition et modernité coexistent, laissant un scénario d'incohérences et d'incompatibilités. "Famille, maternité et mariage traditionnel" sont pour cette jeune femme quelques-unes des principales causes qui oppriment la liberté de décision des femmes tunisiennes. "La culture a voulu nous assigner un rôle dans la société que nous ne choisissons pas toutes et qui n'est pas payé", explique Hadhemi en faisant un geste et en révélant la véhémence dans l'élan de ses paroles.

Depuis la Constitution de 1959, certains secteurs politiques ont ressenti l'envie de faire de la Tunisie un État laïc, un engagement clair pour la démocratisation qui a atteint son apogée lorsque des milliers de jeunes ont inondé les rues avec la révolution du jasmin, et depuis lors attisé la flamme féministe qui abritait le pays. Hadhemi est très claire : le principal moyen de changer est de s'approprier les mécanismes de production de connaissances. "Des articles, des livres et des études qui montrent que nous sommes aussi compétents qu'eux."

Malgré les récentes avancées législatives du gouvernement tunisien, la pensée populaire suggère que des questions essentielles telles que la distribution des successions portent toujours un fardeau religieux intense, laissant de côté les droits des femmes. Selon la loi du Coran, établie comme source du droit tunisien, les femmes hériteront de la moitié de ce dont l'homme hérite, dans les mêmes conditions de parenté.

«Ce n'est pas facile d'être féministe», explique Hadhemi, qui fait partie de l'Association tunisienne des femmes démocrates, où elle passe une grande partie de son temps libre. Avec d'autres compatriotes, elles discutent de la voie que la Tunisie devrait suivre pour se développer et maintenir sa position de pionnier parmi les pays arabes. "Nous sommes confrontés aux mêmes difficultés qu'en Espagne", parmi lesquelles "la différence de salaires entre hommes et femmes" ou "l'accès à des domaines comme la politique".

La Journée internationale des femmes n'est pas célébrée en Tunisie, mais elles ont fait leur propre commémoration en la déplaçant au 13 août, anniversaire de la création du Code du statut personnel. Cet outil juridique fait partie de la fierté tunisienne, en tant que code qui régule la vie privée en tenant compte des droits des femmes, étant le plus révolutionnaire du monde arabe et musulman.

Pour Hadheim, qui a déjà participé à la manifestation féministe de Valence en 2018, 8M a un besoin rigoureux, qu'elle soit célébrée ou non dans votre pays. Elle organise des débats avec son entourage qui tentent de favoriser l'urgence de parvenir à un état égal dans les meilleurs délais. "J'ai toujours des limites pour être une femme, comme ne pas pouvoir être en retard, ne pas pouvoir vivre seule et une autre série de détails qui restreignent ma liberté. Il restera attentif à l'actualité et aux réseaux sociaux, pour voir comment des milliers de femmes se mobilisent dans le monde, pour elles-mêmes et pour celles qui n'en ont pas la possibilité.

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