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Vie de La Brochure
18 mars 2020

Le PCF en 1939-1940

avant-garde

Cette question fait et fera longtemps l’objet de controverses suivant les actions mises en avant.

D’un côté il y a eu la lutte contre la guerre impérialiste.

De l’autre il y a eu la guerre contre le fascisme.

Bien sûr les deux luttes pouvaient se rejoindre surtout si on n’en masque pas une au profit de l’autre.

Le 6 juillet 1984 Les Nouvelles 31 (journal du PCF) publient un document très clair des jeunesses communistes en date du 7 novembre 1940.

Nous lisons : « A bas la guerre impérialiste ».

Rien n’est dit de l’Allemagne sauf un sous-entendu : « Leur but [de Vichy] c’est de  poursuivre la guerre au côté d’un autre campa impérialiste pour maintenir les peuples coloniaux dans l’oppression, asservir le peuple de France et porter la guerre contre l’URSS qui est le rempart de la Paix. »

Qui est l’autre impérialisme ? So nt renvoyés dos à dois « les Aventuriers de Vichy et les jusqu’au boutistes de Londres. »

L’article à côté traite de la jeunesse soviétique : « Pendant que la guerre impérialiste ravage le monde capitaliste et que 250 millions d’hommes s’entretuent en Europe pour des intérêts qui ne sont pas les leurs, au pays des Soviets la jeunesse voit s’ouvrir devant elle les portes de l’avenir.»

Les nazis et les fascistes n’existent pas !

Il est noté en même temps : « De novembre 1940 à juin 1941 plus de 120 communistes seront arrêtés, emprisonnés. »

Rappelons que les premières arrestations de communistes le furent contre ceux qui ont soutenus le pacte germano-soviétique, pacte qui pousse justement à la dénomination « guerre impérialiste ».

Rappelons que cette dénomination fait écho à l’analyse de la première guerre mondiale qui fut une guerre impérialiste.

Dans le livre le PCF dans la Résistance en Tarn-et-Garonne, Marcel Maurières a rappelé cette contradiction existant chez les communistes.

Je me souviendrai toujours de Malou Rauzet déclarant, avec sa sincérité habituelle, dans une réunion «cette guerre n’était pas la nôtre» phrase reprise page 52 du livre, et jetant ainsi un froid parmi les présents. La discussion a continué comme si elle avait rien dit.

Au même moment des communistes français, espagnols, italiens, qui s’étaient portés volontaires pour car cette guerre était la leur, étaient démobilisés et se préparaient à lutter pour la libération nationale.

Il faut bien comprendre que la répression subie alors portait contre des militants considérés comme des traîtres vu leur appui à l’URSS alliée avec Hitler. En conséquence kje suis totalement d’accord avec la présentation équilibrée de Marcel Maurières :

« Mais l'opinion ci-dessus [cette guerre n’était pas la nôtre] était bien alors celle du Parti, élaborant difficilement sa stratégie. Certains de nos adversaires ont cru pouvoir en tirer comme conséquence que les communistes n'entrèrent dans la Résistance qu'en juin 1941 ; il leur a fallu pour cela largement trafiquer l'histoire :

- d'une part, si la stratégie de la guerre impérialiste est différente de la stratégie d'une résistance nationale, il n'en est pas moins vrai que leurs conséquences s'en recoupent parfois, dans les actions concrètes ;

- d'autre part, et au-delà des textes, ce sont ces actions concrètes qu'il convient de recenser et d'analyser.

Pour terminer sur ce point, disons que, progressivement, la stratégie de la guerre impérialiste et le parallèle entre Londres et Berlin vont progressivement disparaître fin 1940.»

…. Surtout quand Berlin attaque Moscou !

Dans le livre sur le PCF du 47 dans la Résistance, pas une ligne sur cette question de la guerre impérialiste mais au contraire cette phrase qu’à l’époque j’ai souligné en rouge et qui est un extrait du témoignage de Lucien Caujolle.:

« C’est le 10 juillet 1940 que Maurice Thorez et Jacques Duclos lanceront, dans la clandestinité, un appel au peuple pour qu’il s’organise et reprenne la lutte contre l’occupant Hitlérien ». (p. 32)

L’appel en question a été publié dans le livre du 82 (p. 40) en mettant en valeur la conclusion : « La France ne veut pas être mise au pas par les aventuriers de Vichy. » Mais pas un mot contre Hitler, les nazis et l’Allemagne.

Cet appel sera ensuite réécrit… comme Thorez réécrira ses Mémoires. JPD

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