Documents internes au PCF, Région Garonne (1928-1934)

Documents_internes_au_PCF

 En 1980-1981 Marcel Maurières a fait des pieds et des mains pour obtenir de l’Institut Recherches Marxistes à Paris, des documents internes pour compléter les études de documents locaux. Par je ne sais quel mystère les documents enfin reçus ont concerné cette période difficile 1928-1934 alors que nous souhaitions plutôt des documents 1920-1925 ou 1936-1940.

J’ai recopié les dits documents ce qui m’apparaît aujourd’hui un travail de bénédictin à une époque où je travaillais avec deux doigts à la machine à écrire électrique. Il y a sans nul doute quelques erreurs de copie (j’ai retrouvé des fautes classiques de ma jeunesse comme coordonnier et scéance !) mais à présent la recherche peut vérifier puisque le document est aux Archives du Tarn-et-Garonne (voir cote à la fin).

Aujourd’hui j’ai décidé de reprendre les documents ce qui m’a pris aussi pas mal de temps (vive le confinement).

J’ai annoté les dits documents avec les données que je possède.

Il s’agit de documents totalement exceptionnels qui démontrent comment les dirigeants du PCF jugent les militants et que je résume ainsi : la direction a toujours raison, les militants ne sont jamais à la hauteur. J’en conviens ce n’est pas une révélation mais il faut lire les propos.

A ma grande surprise, après réflexion, le PCF a pu changer, les comportements sont restés les mêmes au moins jusqu’aux années 1980.

1 ) La passion pour la sociologie des adhérents, étant entendu qu’il fallait toujours privilégier les ouvriers… les plus absents de la dite sociologie.

2 ) La passion pour la « ligne » décidée à Paris et le plus souvent pour à l’époque à Moscou avec l’Internationale socialiste.

3 ) La lutte de la direction sur les deux fronts : l’opportunisme et le sectarisme qui traversent toutes les époques.

 Ces textes ont une valeur qui dépasse le seul PCF car à mes yeux ils symbolisent globalement les rapports entre le sommet et la base, les chefs et les exécutants.

Quelques données sur le Tarn-et-Garonne qui sont surprenantes quand on les confronte à la réalité.

Il est dit qu’en 1930 le PCF du 82 est inexistant alors qu’en 1929, à Montauban, il y a une élection partielle et le PCF 82 est présent comme à toutes les municipales sur la ville.

Et encore plus surprenant : en 1932 le PCF 82 est toujours considéré inexistant alors que Louis Aurin est arrivé et présente une situation certes difficile mais bien meilleure que ne le pense la dirigeant national.

Plusieurs personnages de la Région ressortent et en particulier Ginestet Edmond, né le 7 septembre 1900 à Aubin (Aveyron), mort le 20 février 1963 à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) ; fraiseur sur métaux ; syndicaliste du Creusot (Saône-et-Loire) et de Toulouse (Haute-Garonne), secrétaire de la Région communiste de Garonne, membre du comité central du PC (1926-1929) ; maire d’Aubin élu en 1935, député communiste (1948-1951). Il traverse toutes les lignes politiques de 1926 à 1950. Mentionnons également Jean Baby né le 4 août 1897 à Toulouse (Haute-Garonne), mort le 9 janvier 1969 à Paris ; professeur agrégé d’histoire et de géographie ; militant communiste de Toulouse et de Paris ; théoricien marxiste. Il a réussi l’exploit de se faire exclure deux fois : en 1930 et en 1960.

On y trouve même un natif de Moissac qui se faisait appeler Jean-Georges et qui était… fils de cordonnier, sur lequel je reviendrais à l’occasion.

J-P Damaggio

Fonds Marcel Maurières

Parti communiste français : archives du Comité Garonne • [1980]-[2000]

Photocopies de documents transmises par l'Institut de Recherches Marxistes et concernant les archives du Comité Garonne du Parti communiste français dans les années 1928-1932.

Mot matière thésaurus : communisme

Contexte historique : Entre-deux-guerres (1919-1939)

Organisme : Parti communiste français. Région Garonne

Lieu : Tarn-et-Garonne (France ; département)

42 J 961