Massimiliano Damaggio ?
Totalement par hasard, en cherchant sur Pierre Brizon je tombe sur une poésie de Massimiliano Damaggio traduite du grec car cet Italien, grand traducteur s’est installé en Grèce !
Ensuite je tombe sur un livre publié en France : http://www.alidades.fr/Damaggio.html
Et là j’apprends qu’il a créé un blog où je découvre un beau texte d’une autre personne sur le génial Mario Benedetti.
https://perigeion.wordpress.com/2020/03/30/un-saluto-a-mario-benedetti/
Sur ce même blog il y a en italien quelques textes de Massimiliano j’en découvre un sur le dernier film de l’Argentin Pedro Solanas. Ainsi va la vie sur le net. J-P Damaggio
PORTRAIT DE VILLE,
PAR MASSIMILIANO DAMAGGIO.
il y en aura toujours un, quelqu’un
qui descendra par thémistokléos
dans l’air tiède, sous les arbres légers
qui l’été ne font aucun bruit – brèves feuilles
de silence dans la lumière de quinze heures – quelqu’un
oublié derrière le banc, parce que
la douleur est une tradition à respecter
– et il descendra attentivement les marches, coupées
en deux par l’ombre jaune des réverbères,
et il tombera, comme cette nuit, je suis tombé moi
dans le chaud enlacement de l’asphalte
il y en aura encore un, dans les nombreux
après-midi nets, comme l’enfant
qui observe, qui restera
collé au volant, là où finit
le Fleuve, et la route
vole sur la mer: quelqu’un qui
décidera de ne pas tourner, comme j’aurais dû
le faire, pour rester ici, citoyen
définitif de fàliro
un, quelqu’un, s’arrêtera
à thissìon, tandis que quelque chose, un petit travail
dans le novembre chaud et ombreux et plein
de petites tables, derniers petits soldats de la Résistance
en mesure, cravate, production: d’un côté
un homme, un homme de l’autre, produisent
logos, et sentiment, et suspension
logos, et sentiment, suspension
du temps, à la petite table boiteuse,
deux petites chaises, dans le soir de Metaxurghìon
il y en aura un, quelqu’un, qui regardera
de cette distance énorme
ses propres traces, déployées
sur le temps parcouru: il était
bref, mais il semblait
long, qu’y a-t-il de mieux
que de le partager devant une bière, ensemble
la nuit?
toute la nuit, toutes les années, tout le temps
jusqu’à ce qu’apparaissent les archéologues, les
historiens, perplexes, sous une pierre
ils essaieront de déchiffrer les os, objets, notes
qui n’auront plus ton nom
qui seront, encore, comme toujours,
athènes