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Vie de La Brochure
2 juillet 2020

Pascal Barrié de Montauban

Plusieurs journaux se sont faits l'écho de ce Montalbanais étrange. J-P Damaggio

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Le Populaire 10 août 1923

Un grand voyageur

Le tribunal correctionnel de Toulouse a eu récemment à juger sous l’inculpation d’escroquerie un aventurier Pascal Barrié, dont l'odyssée est pour le moins curieuse à conter : En 1913, la cour d'assises de la Haute-Garonne condamnait Barrié à 10 ans de travaux forcés pour attaque à main armée, et vol, sous menaces de mort, commis sur la personne et au préjudice d’un conseiller à la cour d'appel ; le malfaiteur, qui avait déjà à son casier judiciaire une condamnation à deux ans de prison pour désertion, fut dirigé sur la Guyane. En pleine guerre, dans le courant de 1917, le forçat s'évade du bagne et parvient à gagner le Venezuela, il s'établit... médecin, puis part au Mexique, se marie, abandonne bientôt sa femme et part excursionner à la Havane. Il y reste peu de temps et on le retrouve en Espagne où il devient, à l'en croire, l'homme de confiance du duc d'Albe. Mais l'amour des voyages lui fait quitter une situation pourtant magnifique ; il passe en Angleterre, séjourne à Liverpool, à Manchester, à Londres, puis en Egypte, au Caire et à Alexandrie. Il ne se fixe cependant pas et lorsqu'il est de retour en Espagne, la police croit voir en lui un agent de Moscou et l'arrête pour le relâcher, il est vrai, peu après. Il avait alors - il a encore, quelque part, en terre espagnole - du moins, il l'affirme, une maison merveilleusement organisée, des domestiques, des autos et des fonds en banque ; il a brusquement le «mal du pays», s’embarque pour le Havre et à peine après avoir quitté le bateau, prend le premier train pour Paris d'où sans s'arrêter, il part à Montauban, son pays d'origine. A Montauban, il réalise, très vite, d'un seul coup, une double opération assez fructueuse ; il séduit - en se donnant comme un diplomate démissionnaire - une jeune fille, secrétaire dans les bureaux d'un régiment, et lui escroque ses économies - deux beaux billets de mille francs. L'argent touché, Barrié disparaît, mais sans trop s'éloigner, puisque la police le retrouve installé fort bourgeoisement dans une villa de Toulouse où il est connu sous le nom de marquis de Cominges. A l'audience, la fiancée abandonnée et « dévalisée » est venue affirmer qu'elle avait remis de son plein gré, à son ami - tout son avoir ; devant une déclaration aussi généreuse, l'inculpation d'escroquerie tombait et Pascal Barrié aurait été mis en liberté s'il n'avait eu à purger un petit arriéré de condamnations. Le forçat, en rupture de ban, a donc été maintenu sous les verrous en attendant son prochain départ pour le bagne.

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