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Vie de La Brochure
3 juillet 2020

Victoire des écolos ? Lesquels ?

Depuis le départ, la majorité macronnienne se réduit. En perdant Nicolas Hulot, elle a ouvert un boulevard aux écolos d’autant que la question écologique est planétaire. Pourtant, il n’y a qu’en Allemagne, en Autriche et en France où l’écologie politique à fortement pignon sur rue. Et en France les écolos bénéficièrent beaucoup, au départ, de l’appui des Verts allemands.

Cette anomalie de l’écologie politique en France est la preuve, s’il en fallait une, des erreurs d’une gauche productiviste qui n’a pas su mesurer les enjeux de la question.

Il faut cependant reconnaître que Les Verts avaient tout pour disparaître et pourtant ils ont su renaître de leurs cendres suite à chaque crise, avec deux fers au feu : l’alliance avec la gauche, ou la position centriste. Donc quand EELV gagne il reste toujours à savoir quels écolos gagnent.

Comme je l’ai souvent écrit à sa naissance l’écologie politique est sortie de terre par le mouvement associatif local (un peu comme autrefois le courant radical et socialiste) alors que les tentatives de nouveau parti ont toujours été une opération par le «centre» : le FN par Le Pen, Le Mouvement des citoyens par Chevènement, La République en Marche par Macron et LFI par Mélenchon.

Si de tous ces derniers partis le FN a pu s’incruster quand les autres ont été ou seront passagers, c’est à cause d’une stratégie invariable. Les Verts ont eu des stratégies variables comme les autres forces politiques du PCF aux Radicaux, sauf que tout comme le FN pouvait tenir par le centre, Les Verts pouvaient tenir par le local car cette naissance était compatible avec leurs objectifs. Il n’est donc pas surprenant si trente ans après, le FN continue de ramer aux élections municipales et EELV a pu émerger.

Les partis nés par le centre ont toujours eu l’élection présidentielle comme référence, élection qui à l’inverse, est le talon d’Achille des Verts (d’où l’idée d’une disparition possible). Le choc de 2020 fait que pour une fois EELV peut espérer joindre le local et le national ! Et Yannick Jadot peut logiquement se voir en homme de la situation. Après le retrait de sa candidature devant le PS pour la dernière présidentielle on pouvait le croire grillé, or cet acte l’a beaucoup aidé aux Européennes, et s’il obtient en retour qu’en 2022 le PS à son tour accepte de se retirer à son bénéfice, il peut faire franchir un grand pas à son parti.

Voilà pourquoi les capacités des nouveaux maires de Lyon et Bordeaux à bien gérer leur ville vont jouer un rôle déterminant par rapport à 2022.

La renaissance d’une telle social-démocratie est d’autant plus rendu possible que la surprise de 2017 avec la naissance de LFI a épuisé son élan pour cause de méfiance envers les militants de la base. En ce moment, le mouvement organise ce qui s’appelle « Une assemblée représentative » et comme toujours il a lancé un appel à participer à la boîte à idées... avec seulement 150 réponses, l’un des intervenants faisant observer que cette boîte est sans lendemain. Et cette boîte est alimenté non seulement par des anonymes, mais par des anonymes complets, je veux dire qu’auparavant il n’y avait pas de nom mais au moins le lieu d’où s’exprimait la personne, or à présent il n’y a rien de rien ! Les bureaucrates du mouvement peuvent donc y intervenir à leur aise. Je fais ce constat avec tristesse vu que je soutiens toujours LFI !

L’élection municipale est plus que les autres, pleine d’enseignements, car de la diversité des situations il est difficile de tirer une leçon, mais la leçon quand elle existe, est cruciale. Ainsi pour le PCF qui est né en 1921 par le centre (l’Internationale communiste donnant les ordres à un parti récalcitrant) il n’a pas pu se défaire de ses origines socialistes lui apportant des « fiefs » communistes et toute une part de son histoire a été d’articuler un travail remarquable de ses élus, et une stratégie globale, causant ainsi bien des dissidences venant des élus, dissidences toujours traitées avec un certain mépris par le pouvoir du centre.

En 2020, malgré la tourmente Macron, La France reste un pays centralisé et municipalisé, et la victoire écolo prouve que la dite tourmente sera passagère. Mais au profit de quelle surprise en 2020 ? Je suis plus inquiet que jamais. J-P Damaggio

P.S. C'est mon dernier article sur le sujet.

 

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