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Vie de La Brochure
20 juillet 2020

Saint-Maffre célèbre Claire Valière

Valière Faradj-Allah

 

 Josette Combres et Gilles Tauzier ont préparé et réussi de la plus belle manière un hommage parfait à Claire Valière, dans la cour de l’école dont la peintre avait offert le terrain à la commune.

Premièrement ils ont pu rassembler quelques reproductions que je ne connaissais pas, autour du tableau que possède la mairie de Bruniquel. J’en conviens, au premier abord cette œuvre peut ressembler à n’importe quel tableau d’un peintre du dimanche, et vu mon admiration pour ces peintres c’est déjà un bon point. Mais Claire Valière est allée bien au-delà : c’est une peintre de toute une vie ou mieux une vie faite de peintures. Pour une simple couturière elle a dû en produire des efforts pour se faire admettre dans de multiples galeries, à Paris et ailleurs.

Donc au départ de l’hommage il était possible d’observer de telles reproductions et aussi de bavarder puisque la centaine de personnes réunies avaient bien des choses à se dire.

Gilles Tauzier a expliqué avec précision la genèse du livre. Comment son épouse Josette Combres était intriguée par le fait d’avoir le même nom que Claire Valière qui s’appelait au départ Albanie Combres. Il a rappelé l’histoire du hameau, ses particularités avec en son cœur une église romane appartenant au cloître de Moissac. A la fin du livre il y a les éléments du recensement de 1954. Cette partie était indispensable car l’essentiel était de pouvoir situer Claire Valière dans son milieu.

Par la suite j’ai rappelé un peu la vie de Claire Valière et les caractéristiques de son art.

D’abord sa générosité qui fait qu’elle a donné le terrain pour construire l’école et après le débat on m‘indiquera qu’il lui est arrivé de conduire jusqu’à Paris un enfant aux lourds problèmes de santé. La générosité ne fait pas un art mais témoigne d’un rapport à la vie, une vie qui ne l’a pas gâté puisque, Eloi Cavaillé, son premier mari, est mort à la guerre 14, une semaine après son déclenchement.

Elle s’est mariée ensuite en 1915 avec le peintre Lucien Andrieu. Est-ce lui qui l’a mise sur les rails de la peinture ? A-t-il lui aussi peint Saint-Maffre comme le fera cent fois Claire Valière ? Car c’est l’autre caractéristique de son art : témoigner de son univers. Et peut-être y-avait-il l’obsession de la mort car sur toutes les peintures de Saint-Maffre, on voit les deux cyprès du cimetière ?

Mais passons à sa troisième caractéristique : sa rencontre avec le monde de la critique. Elle divorcera d’avec Lucien Andrieu pour se marier avec une rencontre parisienne qui va lu donner son nom : Valière (pour le prénom je ne sais quand elle a opté pour Claire). Sabinus Valière qui avait douze ans de plus qu’elle était un personnage considérable de Limoges, ville que j’aime parmi d’autres pour son côté rebelle. Sabinus Valière, en plus d’être député socialiste, participa à la création d’abord du Populaire du centre puis du Populaire national. Deux journaux qui de ce fait seront au petit soin avec les expositions de Claire Valière.

L’occupation allemande va entraîner une coupure dans la vie du couple, Valière ayant voté les pleins pouvoirs à Pétain. Ceci étant plusieurs des députés s’étant égaré ce jour-là furent souvent beaucoup plus Résistants que ceux qui se servirent de ce prétexte pour les rejeter. Je pense par exemple à un député qui vécut à côté de Bruniquel, à Cazals, et qui s’appelait Jules Fourrier.

Après le débat un couple d’instituteur qui travailla à Saint-Maffre jusqu’en 1968 m’indiqua que Claire Valière illustra une version du poème d’Eluard : Liberté. Je me souviens très bien de M et Mme Faradj-Allah (plus monsieur que madame) qui ont été longtemps à l’Ecole du Centre. Ils ont apporté la reproduction d’une peinture de Claire Valière qui illustre cet article, et tout le bonheur qu’ils ont eu à travailler avec elle. Mme Faradj-Allah se rappelle qu’en 1969 elle lui envoya une carte de leurs vacances, qui lui est revenue : décédée. La longue maladie de son mari était La maladie d'Alzheimer.

La quatrième caractéristique concerne son rapport à la nature. Là aussi il ne s’agit pas d’un parti pris artistique mais de celui d’une vie. La mère de Josette Combres se souvient très bien comment elle a défendu le chêne de son voisin qui était devant chez elle. Je l’avoue je ne suis pas un amateur de natures mortes mais son art m’y a fait réfléchir.

La cinquième caractéristique concerne son manque de modernité. Oui, elle a fait de la figuration et alors ? Je ne crois pas que l’art soit une histoire linéaire chaque époque se devant d’effacer la précédente. L’art concerne une envie de s’exprimer et il n’a pas à être soumis aux modes. Claire Valière était une femme volontaire, décidée qui portait avec elle un message de vie transmis dans ses œuvres.

D’où la conclusion : comment ce premier hommage, en réveillant des souvenirs, peut-il conduire à une suite unissant Saint-Maffre et Limoges ? Josette Combres a si bien le lien avec Limoges qu’elle a pu récupérer les photos du chemin de croix fait à Limoges et repris dans le livre. Et parmi le public il y avait Dominique Desmons un pilier du Festival Offenbach de Bruniquel qui habite… Limoges. Peut-être, son héritier, un neveu, a-t-il gardé des archives de Claire ? C’était le fils  d’un premier mariage de Sabinus Valière.

Franchement ce fut un après-midi totalement réussi, se poursuivant par un verre de l’amitié et plus même, et la vente du livre a confirmé l’intérêt porté à cette rencontre. Jean-Paul Damaggio

J'en profite pour quelques liens surt le Festival Offenbach :

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2015

Sur l'ancien Blog :

Bruniquel. Rencontre avec Dominique Desmons

Au sujet de Bruniquel-Offenbach, cet article de La Dépêche. JPD Du 05/08/2011 au 07/08/2011 Bruniquel. Rencontre avec Dominique Desmons, le Ménélas de «La Belle Hélène» festival offenbach au pays de fermat Dominique Desmons en Ménélas découvrant l'infidélité...
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