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Vie de La Brochure
9 août 2020

Ile Maurice : le drame

Photo-Casavooloo-imp-485x360

Sur le journal Le Mauricien une femme donne l’ambiance :

« TANIA CASAVOOLOO

Alors que Maurice s’efforce de donner l’image de l’île paradisiaque « COVID free » et injecte des millions dans le rebranding de notre île en « sustainable island » afin d’attirer touristes et investisseurs à la suite de la crise de Covid-19, au sud-est de l’île se trame un long filet de perles obsidienne sous forme liquide. Dans les silences du soir : elle est là, la marée noire. Le problème est aujourd’hui apparent mais cela fait déjà douze jours qu’il nous fait face. Cet événement ne peut que donner lieu à plusieurs questions capitales :

mangliers

• De nombreuses initiatives citoyennes sont mises en place à travers l’île et se développent ces dernières années. Ces initiatives cherchent à promouvoir une île plus verte, écologique et consciencieuse de son environnement. Alors, quelle place donner à ces organisations ? Pourquoi ne sont-elles pas réellement prises au sérieux et intégrées au processus décisionnel ?

• Qu’en est-il de la protection de notre écosystème et notre parc marin ?

• Qu’en est-il des travailleurs ? Ces pêcheurs, agriculteurs, personnes vivant du tourisme qui rencontrent déjà de grandes difficultés accrues avec la Covid-19. Cette marée noire n’est qu’un énième problème s’ajoutant aux nombreuses difficultés quotidiennes.

• Puis, quel touriste l’île réussira-t-elle à attirer désormais ? Quel touriste voudra passer ses vacances sur une île qui n’est même pas en mesure de protéger ce qui est censé être une de ses plus grandes fiertés ?

Bien sûr, il pourra être dit qu’il s’agissait d’un événement imprévisible, extérieur et irrésistible, mais était-ce réellement imprévisible et irrésistible lorsque cela fait plusieurs jours que le vraquier fait face à notre côte ? La majorité des cas de marée noire se produisent lors de grandes tempêtes et résultent d’accidents.

Alors, il est compréhensible que nous nous sentions quelque peu bafoués dans nos droits. Il est compréhensible que nous nous sentions un peu trahis, traînés dans la vase, terrifiés et tristes, surtout. Rappelons-nous que cette terre n’est pas la nôtre, mais nous avons décidé de la pénétrer. Nous en devenons donc responsables puisque nous avons choisi de l’apprivoiser. C’est pour cette raison que nous devons, nous citoyens mauriciens, à tout prix agir pour notre terre mère.

Sans quoi : les mangroves pleurent de tout leur bras, les coraux s’envolent sous l’eau, les mollusques serrent les tempes, le sable s’oublie, les oiseaux s’enlisent, les filaos s’étranglent dans leurs soupirs et l’huile danse devant notre incapacité. »

 

Vieux Grand Port est atteint, à savoir Mahebourg. Nous avions passé un moment dans un hôtel magnifique et pourtant pas cher, au bord du lagon. Les employés vont souffrir comme la responsable française. Les mangliers sont entourés d'huile, les pirogues voguent tristement sur une mer désormais noire et visqueuse.

De plus, le courant marin s’est intensifié en ce dimanche et charrie la nappe de fioul provenant du Wakashio, vraquier échoué sur les récifs de Pointe d’Esny, davantage vers le Nord. Comme l’a averti l’océanographe Vassen Kauppaymuthoo, « toute la côte Est jusqu’au Nord est menacée ».

La nappe de fioul pourrait ainsi atteindre l’île aux Cerfs à tout moment, un lieu splendide,  et se répandre plus haut jusqu’à Trou d’Eau Douce, dans l’Est de l’île, prévient l’océanographe. Et là l'île va tomber dans le gouffre.

A 15h30 ce dimanche 9 août, des traces d’huiles lourdes sont déjà visibles à Anse Jonchée, Pointe du Diable et Grande Rivière Sud Est (nous avions un hôtel à cet endroit). « Les racines des mangroves trempent dans l’huile », relate Vassen Kauppaymuthoo.

Par ailleurs, la détérioration du temps rendra plus compliquées les opérations de pompage d’huile à bord du vraquier, dressé sur les récifs depuis le 25 juillet. Des risques que le Wakashio se «casse en deux» sont également considérées par les autorités, des «severe buckling» ayant été détectés sur la coque depuis jeudi matin. Le vraquier transporte quelque 3 800 tonnes d’huile lourde. La situation pourrait s’aggraver s’il subi d’autres dégâts majeurs.

Ainsi, selon l’océanographe, « 3 200 tonnes » de fioul pourraient être déversées dans les eaux mauriciennes, avec des répercussions « 10 fois plus graves » que celles subies actuellement.

Pour parer à cette éventualité, l’océanographe estime qu’il est « impératif » que deux lignes de flotteurs soient placées autour du bateau pour contenir le fioul. D’autant que, pour lui, « on ne peut plus retirer le bateau » des récifs.

 

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