Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
14 octobre 2020

Polémique à Montricoux en 1884

Je n'ai pas eu l'article  précédent mais celui-ci témoigne déjà des batailles politiques de l'époque.

J-P Damaggio

La Dépêche Vendredi 18 juillet 1884

Montricoux.— En réponse à un article relatif à la célébration de la Fête nationale dans la commune de Montricoux que nous avons inséré dans le numéro de mercredi dernier, M.Vidal-Rey, négociant en vins à Montricoux, nous écrit ce qui suit:

«Il ne viendra à l'idée d'aucun habitant de la commune que, moi, républicain de l'avant-veille, ayant, pris part aux batailles livrées à l’empire et principal organisateur des banquets qui ont eut lieu à Montricoux en 1883 et 1884, j'ai pu remplir, en cette circonstance le rôle de trouble-fête.

Voici la vérité sur l'incident insignifiant, qui s'est produit vers la fin de la soirée et que certaines fortes têtes voudraient grossir outre mesure.

Il est parfaitement exact que le banquet républicain de 24 couverts a merveilleusement réussi et que le bon entrain la gaité et par-dessus tout, une incomparable fraternité y a régné sans partage.

La présidence était occupée par notre maire révoqué au 24 mai, assisté de notre adjoint, aussi révoqué à la même époque, et d'un conseiller municipal, nouvellement élu.

Sur la table, et au milieu de corbeilles de fleurs admirablement disposées, était placée une urne, entourée de mousse et de fleurs, d'où émergeait en forme de colonne la signature des 24 souscripteurs. Le faîte de cette petite pyramide était couronné par 4 drapeaux tricolores.

Le menu bien composé et préparé avec soin faisait le plus grand honneur au maître d'hôtel, notre coreligionnaire politique.

Au dessert, des voix fraîches et bien timbrée sont entonné des hymnes patriotiques la Marseillaise, le Chant du départ, les Girondins etc.

L'heure de procéder aux illuminations étant arrivée, on s'est momentanément séparé pour se rejoindre un moment plus tard devant le café de M. Bonneville, le doyen de la démocratie de notre commune, où les chants ont repris de plus belle, à la grande joie de la population, mais aussi à l'immense peine de quelques clérico-bonoparteux endurcis.

Vers les neuf heures, les vingt-quatre convives se sont rendus devant la porte du café, tenu par l'un d'eux, où un punch les attendait. C'est à ce moment (devant la porte de ce dernier café et non devant le café Bonneville comme le dit l'auteur de l'article) que s'est produit un incident. Sans importance que certaines personnes ont sans doute un intérêt à grossir.

En effet, à la suite d'un malentendu, où l'on supposait que la malveillance n'était pas étrangère, deux ou trois verres et un plateau en cuivre furent jetés à terre par deux d'entre nous.

Ce petit émoi disparu, les réjouissances continuèrent et il faut convenir que la population de Montricoux tout entière a fait preuve, dans cette journée, du plus estimable patriotisme.

Il est, je pense, inutile d'ajouter qu'aucun de nous n’a pu avoir la malencontreuse idée d'entraver de quelle manière que ce soit, les danses et autres amusements auxquels la jeunesse se livrait. Le contraire est la vérité, car nous avions le cœur réjoui d'assister à un semblable entrain et à une si grande explosion de la joie publique.»

Publicité
Publicité
Commentaires
L
Les mystères d'internet qui permettent parfois de retisser des fils.
Répondre
M
Ces nouvelles locales sont passionnantes par ce qu'elles racontent de la vie des villages de cette époque. Il se trouve que M Vidal est mon arrière-grand-père et c'est très émouvant d'avoir ce témoignage de sa vie. Merci.
Répondre
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 023 503
Publicité