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Vie de La Brochure
14 novembre 2020

Joe Biden va prêter serment…

une école ordinaire

Je l’ai écrit bien souvent : les contradictions propres aux USA sont peu visibles vu de l’extérieur or elles sont comme les deux faces d’une même pièce. J’ai dû déjà l’écrire mais je le répète car nous sommes tous tentés à voir une face pour oublier l’autre et vice-versa.

Je prends un exemple.

Même un étudiant belge qui se promène dans le pays peut aisément rencontrer un prof d’université et même un président d’université. Les barrages classiques que nous connaissons chez nous entre le citoyen et les autorités sont faibles. En France, je me souviens de ce nouvel élu municipal du PCF qui pose une question à son camarade adjoint et qui entend cette réponse : « Vois avec ma secrétaire pour fixer un rendez-vous. » Cet adjoint s’appelait Pierre Juge.

Aux USA les grosses têtes ne se prennent pas la tête.

Pourtant en même temps quand un jeune à son diplôme il doit participer à une cérémonie qui nous semble en France d’un autre âge, la remise publique du diplôme. Tous les diplômés de l’école entrent dans le stade, costumés, ils font le tour pour aller s’asseoir sur les chaises au milieu de la pelouse. Dans les tribunes les parents et le public. Et en une soirée interminable chacun est appelé, chacun reçoit quelques mots d’éloges et le fameux diplôme. Vestige conservé de mœurs anglaises qui perdurent.

Le solennel chassé par la porte revient par la fenêtre ?

 

Trump en prière

(Photo: President Trump and Vice President Mike Pence pray with members of the Evangelical Advisory Board in the Oval Office in September 2017.) Trump en prière dans le Bureau Ovale avec les membres du Evangelical Advisory Board.

Pour le président des USA nous sommes aussi face à cette double réalité : une cérémonie d’investiture impressionnante et des images récurrentes de présidents qui jouent au golf ou s’amusent à tant de choses.

Pour rendre la cérémonie d’investiture solennelle, par habitude depuis Washington (il a juré sur une bible maçonnique), le nouveau président jure sur la bible et son choix devient un signe politique. Pour prouver que Trump allait continuer en partie Obama, il a décidé de jurer sur deux bibles comme son prédécesseur, dont une commune, celle de Lincoln.

Dieu est partout aux USA et tant que c’est dieu, chacun peut y retrouver le sien mais la Bible est une référence à une religion précise.

A cause du premier amendement les USA pratiqueraient la séparation de l’église et de l’état.

« 1er amendement : Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l'établissement ou interdise le libre exercice d'une religion, ni qui restreigne la liberté de parole ou de la presse, ou le droit qu'a le peuple de s'assembler paisiblement et d'adresser des pétitions au gouvernement pour le redressement de ses griefs. »

Il s’agit moins d’une séparation qu’une distribution des rôles et à ce titre elle est la version nord-américaine de celle plus ancienne d’Angleterre depuis sa propre révolution. L’Eglise d’Angleterre a un statut légal privilégié depuis la Réforme au 16eme siècle (des évêques siègent de droit à la chambre des Lords, et le souverain doit professer la religion anglicane). L'État anglais contrôle en partie la doctrine, le culte et les dirigeants ecclésiastiques (pour l’Ecosse ils sont presbytériens). C’est vrai, rien d’équivalent aux USA. Mais en fait dans ce monde anglo-saxon dire séparation signe surtout dire : l’Etat veille sur les religions. Le Québec, sous loi canadienne, a pu vérifier pendant des siècles ce que signifiait la domination catholique sur les écoles.

Par rapport à la France, c’est la nuit et le jour : en Angleterre les écoles ont l’obligation légale de dispenser un enseignement des grandes lignes de la foi chrétienne.

Quand on regarde l’Italie je ne sais où en est la décision juridique d’enlever les croix des écoles à la demande de plaintes musulmanes, ce à quoi l’église s’opposait sous prétexte que la croix n’est pas un signe religieux mais un patrimoine national comme l’indique la Constitution.

 

Bref, pour les USA comment expliquer que la puissante communauté juive ou la communauté musulmane n’aient jamais à ma connaissance demandé à ce que le nouveau président jure sur les trois livres fondateurs des religions ?

Rappelons qu’il existe un “Evangelical advisory board”). Paula White a été choisie par Donald Trump en 2016 pour le présider. Composé de plusieurs pasteurs et politiques religieux, ce conseil sert de guide dans certaines décisions en rapport avec la religion. Biden choisira des personnes moins extrémistes mais c’est le fonctionnement qui pose problème. J-P Damaggio

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