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Vie de La Brochure
19 décembre 2020

Rémy Pech et la Commune de Toulouse

Duportal

Rémy Pech a publié un petit livre sur la Commune de Toulouse sur lequel je reviendrai et ici présenté sur un journal. JPD

Sur la photo Armand Duportal une figue toulousaine de la gauche dès 1848

Histoire. Le récit de l’éphémère Commune de Toulouse de 1871

Une semaine après son homologue parisienne, la Commune de Toulouse est proclamée le 25 mars 1871, avant de s’éteindre sans violence deux jours plus tard. Récit.

 Publié le 6 Déc 20 à 15:04

« La Garde nationale de Toulouse réunie à l’occasion de la création de bataillons de garde constitutionnelle et de l’installation de M. de Kératry en qualité de préfet de Haute-Garonne a proclamé aujourd’hui à 2 heures l’organisation de la Commune, aux cris de Vive Paris ! » Au balcon du Capitole, en ce 25 mars 1871, l’acteur Saint-Gaudens, capitaine de la Garde, lit à pleins poumons la «déclaration de la Commune révolutionnaire de Toulouse » rédigée par Armand Duportal.

L’ancien rédacteur en chef du quotidien radical l’Emancipation, qui n’a cessé de fustiger tout au long de sa carrière les gouvernements réactionnaires de Louis-Philippe et de Napoléon III, préfère rester en retrait.

Pourtant, une semaine auparavant, le 18, lors de la proclamation de la Commune de Montmartre (suite à l’annonce du désarmement de la Garde nationale de Paris par Adolphe Thiers, le « chef du Pouvoir exécutif » (chef de l’État et du gouvernement, provoquant le soulèvement des ouvriers et des artisans, ndlr), celui qui est alors préfet de la Haute-Garonne depuis septembre 1870, manifeste son soutien aux insurgés parisiens. Il reçoit même en privé son vieil ami le député de Paris Eugène Razoua, compagnon d’armes de Louise Michel.

Un contexte troublé

Mais dès le lendemain, il fait remettre à l’armée le poste de l’Arsenal, en guise de fidélité au pouvoir central. Adolphe Thiers, excédé par ses volte-faces, le congédie le 20 et le fait remplacer par le comte Émile de Kératry, vétéran de la guerre du Mexique.

Face aux soubresauts que connaît la cité gasconne (démission du maire Léonce Castelbou, incendie d’une partie de l’ancien couvent des Cordeliers transformée en magasin de fourrage pour les chevaux…), Nansouty, le commandant militaire, lui suggère de se replier un temps sur Agen.

Duportal joue la carte du compromis. Il stipule au ministère de l’Intérieur que l’ordre public n’a pas été troublé et souhaite une dissolution de l’Assemblée nationale.

Un dénouement sans effusion de sang

Le 27 mars, le trésorier-payeur départemental, le monarchiste François de Carbonel, ne l’entend pas ainsi et organise avec plusieurs centaines de civils des quartiers bourgeois de la ville, un « bataillon de l’ordre ».

Sur la place Saint-Étienne, l’affrontement entre eux et les insurgés est finalement évité devant les appels au calme du procureur de la République Louis Delcurrou. «Des intermédiations où les loges maçonniques et les différents clubs jouent aussi leur rôle et vont éviter de justesse là aussi l’effusion de sang, et l’un des officiers ayant fomenté le mouvement communaliste, Edmond Valette est nommé maire provisoire» précise l’historien Rémy Pech, auteur de l’ouvrage 1871 (La Commune, de la révolte au compromis républicain (Editions Midi-Pyrénéennes).

Kératry, de retour le jour même avec trois escadrons de cavalerie et quelques bataillons d’infanterie, s’empare finalement sans tirer un seul coup de canon de la préfecture et de l’hôtel de ville. Mathieu Arnal

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