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Vie de La Brochure
28 décembre 2020

Régis Debray en juin 1967

Régis Debray 1967

Sur Paris Match

Un peu du mystère qui entourait Régis Debray depuis son arrestation en Bolivie vient de se dissiper. Dans sa prison de Camiri, petite ville de 3000 habitants isolée dans la montagne, il a reçu pour la première fois la visite de son avocat pendant une demi-heure. Un officier de renseignements et quatre officiers assistaient à l'entrevue, et c'est un soldat qui a pris la photo. Quand elle l'a eue sous les yeux, sa mère. Mme Alexandre Debray, a dit : « Jamais je n'avais vu Régis se tenant ainsi la tête levée et avec tant de calme résolution dans le regard. »

« Mon reportage, a révélé Régis Debray, ce n'était pas les guerrilleros, mais Che Guevara. » L'ancien ministre de Castro avait disparu de Cuba depuis de longs mois et tous les journalistes du monde considéraient comme un exploit de le retrouver. «Pourquoi ne l'avez-vous pas reconnu plus tôt, a demandé le juge d'instruction bolivien ? — Tant que l'officier instructeur ne m'eut pas montré de preuves indiscutables, je n'avais pas à dévoiler l'objet de mon reportage.» L'avocat de Régis Debray lui a conseillé de ne pas signer les soixante-seize pages du dossier de l'accusation qu'il n'a pu encore que feuilleter rapidement et sur lequel le jeune Français a fait de nombreuses réserves. Un officier avait pourtant insisté pour obtenir cette signature : « Vous serez condamné à quatre ans de prison, lui avait-il dit, mais trois mois après on vous conduira à la frontière. » Dans une lettre envoyée à sa mère et qui ne lui est jamais parvenue, Régis Debray avait écrit : « Le procès ou ce qui tiendra lieu ne tardera pas. Ils me condamneront à la peine maximum : trente ans. »

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