Le dernier roman de Janine Sitjar

Je l’avoue c’est en cherchant des documents sur Michel Sitjar que j’ai découvert qu’une femme du nom de Janine Sitjar vaut écrit un roman au titre poétique : Danse sur les lignes de mémoire. En lisant l’article j’apprends qu’il y est question de la Dordogne or j’ai une certaine admiration pour le Périgord frondeur, un comme pour l’Ariège rebelle.

J’ai commandé le livre à un éditeur toulousain que je ne connais pas az’art atelier éditions qui réalise des ouvrages soignés.

Dès le départ avec la dédicace à ma mère, et à la fin, en apprenant que l’écrivaine est née à Lalinde, je découvre que je vais lire un récit témoignage. Une famille juive quitte le nord de la France en 1941 pour une zone plus paisible et s’arrête par hasard à Lalinde. Mon grand-père a comme tant d’autres, hébergé une famille juive pendant la même période. Le mari est prisonnier.

Si le drame semble toujours en embuscade au détour d’un chemin, il restera à distance du petit village de Lalinde. Des rumeurs arrivent bien de lieux comme Oradour mais Sarah avec ses deux fillettes, Madeleine et Léa. Un univers très féminin. Fait de simplicités.

Dans un village qui n’a rien de monumental. Aux accents mélodieux des vivants.

Comme écrire la banalité de la vie ? Tel est le défi de ce roman ! Par un style pas banal !

« Le temps passa comme le fracas des wagons sur les rails. »

N’ayant pas souvent le mot juste j’aurais écrit le bruit, en guise de fracas ! Janine Sitjar décida de chercher à chaque ligne le mot juste, en conséquence, elle les économisa !

Le suicide de S. Zweig passe au détour d’un paragraphe. Pas pour inviter les pleurs si rares au fil des pages. La grande histoire croisant délicatement le quotidien des vivants. Et surtout pas de haine face à la haine ! L’écrivaine est née pendant la guerre et en porte encore le poids. J-P Damaggio