La famille Margueritte et Maurice Mauviel

Comme souvent indiqué sur ce blog, avec Maurice Mauviel je partage sa passion pour l’Algérie d’où notre intérêt pour Eugène Razoua. Il m’indique alors qu’il faudrait faire le lien avec le général Jean-Auguste Margueritte. Et sur Gallica je trouve son livre «Chasses de l’Algérie» [il ne faut pas réduire le mot chasse aux versions classiques]. Voici sa dédicace à son fils Paul :

« DÉDICACE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION

Ces souvenirs sont destinés à mon fils, qui les lira quand il sera en âge de les comprendre et de s’y intéresser. Si j’en ai le goût et le loisir, je continuerai les récits de mes autres chasses, qui auront pour sujets :

Ces trois lions du Djebel-R’ilass ;

La panthère de l’Oued-Massim; ;

Les chasses aux sangliers ;

La chasse à l’antilope bubale;

La chasse aux mouflons;

Les exploits du vieux Mouley, le tueur de lions des Blal, etc.

Ces récits auront, je l’espère, un certain attrait pour mon cher Paul, à qui je voudrais donner le goût de la chasse, la plus saine des passions, à mon avis, après, celles de l’étude et du travail.

Si tout arrive en ce monde, on peut dire aussi que tout s’en va. Les Arabes d’aujourd’hui ne sont déjà plus ceux d’il y a vingt ans ; quelque vingt années encore, et les générations nouvelles qui vivront à notre contact ne présenteront plus la même originalité que celles observées au début de ma carrière en Algérie. Quelques traits de leur caractère et de leurs aptitudes d’alors, pris sur le vif, ne seront pas sans intérêt pour Paul le Laghouati, qui aura à se rappeler qu’il est né dans le Sahara, où de bons Bédouins lui ont souhaité la bienvenue à son entrée dans la vie. Si ces souhaits pouvaient avoir l’efficacité de ceux des bonnes fées d’autrefois, mon petit Saharien serait merveilleusement doué; car il serait sage, savant, bon, brave, généreux, fort, cavalier parfait et chasseur intrépide, etc. Moi aussi, cher enfant, je vous souhaite toutes ces vertus et brillantes qualités ! — Mais, il faut bien l’avouer, c’est beaucoup désirer pour un seul, au temps présent !... Aussi prié-je votre mère de se joindre à moi pour m’aider à les demander à Dieu pour vous ! Quoi qu’il arrive, néanmoins, et dès à présent, nous vous aimons bien. A. Margueritte. Août 1866 »

Et voilà que Maurice Mauviel m’indique que Paul comme Victor sont les fils de cet homme hors du commun. Paul et Victor Margueritte que j’ai souvent croisé dans l’entourage de Léon Cladel sans imaginer leur lien intime avec l’Algérie. J-P Damaggio