Regards sur le Mélenchon nouveau

En 2017 Mélenchon ne voulait pas employer le mot gauche qui aurait perdu tout sens. En fait ce qu’il voulait c’était devenir le leader de la gauche !

En 2017 vu la politique de Syriza en Grèce Mélenchon proposa un plan B pour le cas où l’UE imposerait son diktat. Depuis il a cessé toute critique contre Syriza LFI siégeant dans le même groupe au Parlement européen sans la moindre objection.

En 2017 il n’avait pas de pire ennemi que la tambouille politicienne et la ribambelle de sigles, tambouille dont il est devenu un des organisateurs de premier plan. Pour mémoire je rappelle qu'en 2015 il voulait partout des listes du Front de Gauche au premier tour et tira à boulet rouge contre le PCF qui refusa cette stratégie.

En 2017 refus total de valider la notion d’islamophobie devenue ensuite une notion tout à fait acceptable.

etc.

Ceux qui l’ont bien connu et j'en connais vont me répondre qu’il a toujours considéré que la stratégie politique n’était qu’une affaire d’opportunisme. Lucky Luke tire plus vite que son ombre, Mélenchon vire plus vite que le contexte.

 N’avoir en guise de stratégie que des principes tactiques ne peut me convaincre à partir de cette question : pourquoi abandonner la tactique gagnante de 2017 ? Je ne parle pas seulement du succès à la présidentielle d’un mouvement totalement inexistant au départ -comme LREM), mais aussi du succès aux législatives, même s’il fut moindre vu le contexte différent.

Ceux qui ont voté Mélenchon pour le nom Mélenchon vont s’étonner que je parle programme.

D’autres qui parlent programme vont me dire, contre tout constat sérieux, qu’il n’a pas changé.

Et en effet Mélenchon se dit qu’avec sa nouvelle tactique il ne peut qu’ajouter des électeurs à ceux déjà acquis. Pour les soutiens de 2017 il n’aurait pas changé, et avec sa nouvelle tactique il trouve les soutiens qui lui ont manqués !

En fait pour toute nouvelle tactique il y a des gains certains, mais des pertes qui le sont tout autant, et donc qu’est ce qui l’emporte les gains ou les pertes ?

 La réponse est évidente : la tactique de l’union de la gauche a foiré depuis très longtemps en France et ce ne fut pas à cause de telle ou telle personne, car la gauche a foiré et foire dans le monde entier !

La stratégie de 2017 fut la stratégie gagnante mais il arrive que la victoire monte à la tête du gagnant ! Surtout si l’impatience fait place à la patience. Ce que le FN nous a appris c’est que la patience est la garantie d’une implantation solide politiquement, et facile à gérer.

 Alors la solution ? J'en ai fait l'objet d'un livre que je ne vais pas résumer ici. J-P Damaggio

P.S. Je n'aime guère personnaliser mais il est des situations où il est difficile de contourner l'obstacle.