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Vie de La Brochure
7 avril 2021

Rugby : le cas de Jacques Zarazola à l'USM

zorazola

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour illustrer la photo ci-contre du maçon Jacques Zarazola, je reprends cet article de La Dépêche en date du 9 août 2005 qui lui rend hommage à l'heure de son décès. J-P Damaggio

La Dépêche

Jacques Zarazola, âgé de 70 ans, s'est éteint samedi. Il fut l'épopée de l'USM en 1967, avant d'assumer la présidence du club à la fin des années 80. Tous ses amis du monde du rugby ont de la peine. Pour lui rendre hommage, nous prêtons la plume à Didier Blanc qui intervient avec son cœur au nom de tout le comité Directeur de l'USM.

 «Une douleur renaît pour une évanouie.Quand un chagrin s'éteint, c'est qu'un autre est éclos.La vie est une ronce aux pleurs épanouie». Pétrus Borel

Jacques nous a quittés, le samedi 6 août 2005, emporté par un mal foudroyant. La famille du rugby montalbanais est en deuil, choquée, abasourdie tant sa disparition était inattendue et lui paraît injuste. Atropos a coupé bien trop tôt le fil du chêne indestructible que les ans n'avaient pas érodé. Jacques a rejoint, au Paradis des Verts, ses deux frères champions de France, Jean-Pierre Malavelle et Jean Sirac. Cruauté du destin : ses obsèques ont lieu aujourd'hui 9 août, à Sapiac, le jour même de son soixante-dixième anniversaire. La tristesse enveloppe nos cœurs mais en évoquant la vie de ce seigneur des stades c'est la fierté qui reprend le dessus. Fierté d'avoir eu comme ami cet homme intègre, bouillant et généreux, amoureux de l'USM, passionné de rugby, troisième ligne de devoir, redoutable plaqueur, combattant courageux, gladiateur indomptable et ami délicieux.

ADOSLESCENT REVOLTE

Jacques avait gardé en lui une âme d'adolescent révolté, s'enflammant pour des causes impossibles, toujours prêt à défendre des valeurs presque d'un autre temps. Il y a déjà deux ans, il avait été l'un des principaux artisans de l'organisation de notre centenaire. Nous lui devons la venue de Jean Abeilhou, le talentueux animateur de la grande soirée. Je le revois portant ému et fier le Bouclier de Brennus avec Raymond Barrière, comme une offrande sacrée, vers ses frères de 1967 au soir du 20 septembre 2003. Lorsque nous passerons devant la stèle commémorative du centenaire, ayons tous une pensée fraternelle pour Jacques sans qui elle n'aurait jamais été scellée dans l'enceinte de notre beau Sapiac. Tour à tour joueur, entraîneur, président, Jacques Zarasola prend désormais place au Panthéon des grands serviteurs de l'USM, ce club à qui il voua le plus grand des amours.

Né le 9 août 1935 à Montauban, Jacques Zarasola découvre le rugby dès son plus jeune âge avec ses camarades de quartier. Devant le refus parental de l'inscrire à l'USM, Jacques choisit le basket-ball au sein de l'équipe des Cheminots Montalbanais. A 18 ans, il peut enfin satisfaire sa passion pour le ballon ovale. Sous la houlette d'Edouard Tournou, il devient titulaire de l'équipe junior de l'USM. Bientôt, le jeune Jacques frappe aux portes de l'équipe fanion. En 1957, « Zara « séduit le mentor graulhétois Marcel Batigne qui l'enrôle sans hésiter sous la bannière rouge et noir. Très vite, l'ancien Montalbanais devient un rouage indispensable de la grande équipe tarnaise qu'il servira jusqu'en 1963.

Nostalgique de la belle cuvette, Jacques réintègre la famille unioniste lors de la saison 1963-1964. Son retour coïncide avec les arrivées de Moïse Maurières et d'Arnaud Marquesuzaa et donne à l'USM une impulsion nouvelle.

1964-1965 ! Les défenseurs montalbanais sont en verve. Jacques Zarasola, Jean Sirac et Arnaud Marquesuzaa démolissent les défenses ennemies. Leurs plaquages dévastateurs dispersent les légions étrangères. Bientôt sur tous les terrains de France, ces redoutables «cartonneurs» inspirent une crainte bien perceptible aux équipes adverses. L'année 1966-1967 fut la consécration pour Jacques Zarasola avec la conquête du Bouclier de Brennus. Le 9 octobre 1966, à Sapiac, contre le TOEC, Jacques fauche tout ce qui porte le maillot vert et blanc toulousain: « Zarasola rabota le long des touches avec des plaquages qui ne souffrirent pas la médiocrité». Le 30 octobre, encore un grand match du troisième ligne montalbanais qui impressionne les Grenoblois: «Signalons le courageux Marquesuzaa et les avants Zarasola et Blanc». Le 11 décembre 1966, contre Dijon, l'action de Jacques fut prépondérante dans le cloaque sapiacain: «Pujo et Zarasola s'agglutinèrent à l'action collective en s'adaptant avec efficacité aux circonstances «.

A L'HORIZONTAL EN VOL PLANE

Le 18 décembre 1966, aux Minimes, Jacques ne laissa pas à l'international toéciste Jean Salut un seul instant de répit: « Salut fut plaqué sans rémission par Zarasola qui fut tonitruant, partant même à l'horizontale en vol plané pour stopper devant les tribunes, un départ du trois-quarts centre Sanz». Avec la venue de Narbonne et de ses vedettes, le 29 janvier 1967, Sapiac est bondé, vibrant d'une fièvre amoureuse pour son quinze vainqueur des Septimaniens. Il reste trente seconde à jouer. Gandon, le centre orange file à l'essai tel un météorite. Soudain, surgi d'on ne sait où, Jacques bondit en un effort prodigieux et désintègre le sprinter narbonnais. Il participe ensuite au seizième de finale victorieux à Perpignan contre Romans, 9 à 8 et remporte le challenge de l'Espérance à Albi, le 4 juin 1967 contre ses amis du Sporting Club Graulhétois, 9 à 8. En 1987, Jacques Zarasola, succédant à Michel Passemard à la présidence de l'USM, fête son arrivée par le titre de champion de France des juniors Frantz-Reichel puis conduit les Sapiacains en demi-finale du groupe B le 15 mai 1988. Le 1er février 1989, il est le maître de cérémonie lors de l'inauguration de la Maison de Sapiac. Voilà quelques souvenirs volés au temps qui passe, souvenirs qui élèvent bien justement notre cher «Zara» au rang de « Seigneur unioniste». Tes amis et tes frères d'armes te saluent bien bas et ne t'oublieront pas, Jacky, en attendant de te rejoindre un jour au « Paradis des enfants de Sapiac ».

au nom du Comité Directeur de l'USM. Didier BLANC

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