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Vie de La Brochure
18 juin 2021

Canular de Sitjar en Afrique du Sud en 1967

Ce canular de Michel Sitjar résume bien le personnage. Il installé devant un bar, buvant une bière. Ensuite il joue avec les mots pour un canular dont il devait se douter qu’il allait lui coûter cher. Les gros bonnets n’ont jamais eue le sens de l’humour. Sitjar aimait les langues, le latin subi à l'école, l'espagnol de ses origines, un peu l'anglais et l'italien. Et ici l'occitan. D’autres joueurs firent scandale mais pas en jouant avec les mots. Bref, Sitjar ne sera plus jamais un international ! Rine que pour ça la lecture de ce canular mérite l'attention. J-P Damaggio

 EXTRAIT DE "HISTOIRES DE RUGBY" Contes et légendes

De Benoît Campistrous

 «L'Afrique du Sud me fait toujours penser à un canular de Michel Sitjar. Vous vous souvenez tous de ce merveilleux prototype de troisième ligne marathonien qui brassait sur un terrain des tonnes de viande et avalait les kilomètres avec une gloutonnerie peu égalée depuis. En forme, il était certainement, à son poste ? le meilleur troisième ligne que la France ait connu (dixit Christian Carrère).

Dans les années soixante, Sitjar effectue une tournée en Afrique du Sud avec l'équipe de France.

Pour obtenir des informations sur l'équipe de France, les journalistes doivent errer de longs moments dans les hôtels hébergeant les tricolores avant d'accrocher un dirigeant ou un entraîneur suffisamment bien luné pour daigner vouloir parler.

Ce soir-là, un journaliste, qui couvre les affaires du rugby pour l'un des plus grands journaux d'Afrique du Sud, traîne patiemment sa solitude au bar de l'hôtel. Il est arrivé tard et attend un hypothétique Français, capable de lui donner la composition de l'équipe qui va disputer le test le lendemain. Soudain, à l'autre bout du zinc, il aperçoit Sitjar, venu en douce étancher une large soif qui l'empêche de dormir. Sans trop savoir à qui il a affaire, le journaliste aborde le Frenchy avant la fin de son deuxième bock de bière.

"Moi souhaiter vouloir équipe de France jouer demain." Du haut de son tabouret, Sitjar observe méfiant ce jeune reporter afrikaner. Il trouve son accent étranger quelque peu arrogant.

-Ah ! tu veux la composition de l'équipe, bouge pas, je vais te la donner. Tu notes: première ligne Petsec, Courassi, Crebessegue; deuxième ligne: Groscouillu, Couragenu; troisième ligffe; le capitaine, Longobute, c'est moi, Piéàlair, Troufignousse; à la mêlée Longuefigue..." et ainsi de suite jusqu'à l'arrière Placodret.

Le journaliste se confond en remerciements, offre un verre à Longobute-Sitjar, le prend en photo et fonce apporter la bonne nouvelle à sa rédaction. Le lendemain, au petit déjeuner, les dirigeants français mettent au point les derniers détails d'avant match. La pression commence à monter et les esprits sont tendus. Avec le café, le garçon apporte les journaux du jour qui font leur une sur l'événement rugbystique de l'après-midi. Soudain, l'un de nos gros bonnets manque de s'étrangler. En première page d'un grand quotidien, il vient de découvrir l'annonce d'une équipe de France totalement inédite, dans laquelle chaque joueur porte un nom gascon très imagé. Une photo de Sitjar, promu capitaine sous le nom de Longobute, illustre l'article. Fureur de nos dirigeants qui font appeler la rédaction. Trop tard ! Tous les journaux se sont égaillés dans le public.

L'après-midi, de nombreux spectateurs, venus au stade munis de leur quotidien préféré, commentèrent avec intérêt les exploits de Troufignousse, Placodret, Tirocul, Grandfada, Piéàlair, et de tous leurs équipiers.

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