La CGT 82 à 100 ans

En fondant, avec d’autres, l’Institut départemental d’histoire sociale du Tarn-et-Garonne (Idhs), Jean Saltarel s’est mis au travail. Il reconnaît qu’il n’est pas un historien à proprement parler mais depuis tant d’années il a participé à la dite histoire. En suscitant un travail pour le centenaire des prud’hommes du 82 (il en a été un élu), en rédigeant un ouvrage en mémoire de Louis Escudié (je l’ai apprécié au Mouvement de la Paix), et en appuyant le travail de Jean-Louis Franceries sur l’action syndicale à la Targa (Moissac), il a petit à petit mis la main à la pâte. Avec l’ouvrage qui vient de paraître il apporte un bilan sans équivalent sur les 100 ans de la CGT 82. D’autres ont étudié la question mais ce livre, d’une lecture agréable, bien illustré permet d’avoir une vue d’ensemble. Il a pu utiliser les archies propres à la CGT 82. Le combat syndical n’a jamais été un long fleuve tranquille du fait de l’action patronale ou politique, et du fait de divisions internes. A travers les pages on retrouve une part du Tarn-et-Garonne souvent oubliée et que j’aime tant. Je défends les combats paysans mais sans oublier les combats ouvriers et souvent les deux pouvant s’épauler d’autant que les ouvriers et les ouvrières (peu présentes dans les directions syndicales sauf à Caussade) étaient liés à la vie agricole.

Il m’est arrivé voici très longtemps de me pencher sur ce peuple ouvrier avec le cas des grèves de Castelsarrasin en 1912-1914 de Septfonds-Caussade de 1919-1920, mais aussi les premières grèves de 1903-1906 ou sur le Front populaire à Castelsarrasin ou ailleurs.

Le livre réalisé permet de se souvenir que l’histoire de la CGT n’est pas seulement nationale, n’est pas seulement celle des grands centres, et ainsi elle retrouve une consistance humaine, elle prouve que l’histoire locale est une excellente porte vers l’histoire globale. Un grand bravo à son auteur que j’ai eu le plaisir de croiser bien souvent autour de Caussade. J-P Damaggio

Article de La Dépêche d’aujourd’hui

Publié le 20/06/2021 à 05:11 , mis à jour à 10:18

Jean Saltarel, président de l’institut d’histoire sociale CGT 82, vient de publier "Des femmes, des hommes et des luttes" à l’occasion de la commémoration du centenaire de la création de l’UD CGT. "Cette publication établit une chronologie des faits et événements qui ont marqué ce parcours centenaire. L’objectif premier a été de sortir de l’oubli ces centaines de femmes et d’hommes qui ont lutté au sein de leurs entreprises pour forger collectivement un avenir meilleur, animés par cette utopie qu’un autre monde est possible. Ils ont donné le meilleur d’eux-mêmes, consacré leur temps et leur force pour faire vivre le syndicat, souvent au détriment de leur vie familiale, de leur déroulement de carrière et subissant la répression antisyndicale de la part d’un patronat majoritairement hostile au fait syndical. Les militants syndicaux ne laissent que peu de traces publiques de leur mémoire. Que ce retour sur notre histoire commune puisse nous aider à affronter les combats à venir". Cet ouvrage réhabilite la mémoire de Raymond Matayron, injustement mis à l’écart en 1949. Il fut secrétaire de l’UD CGT de 1932 à 1949 et l’un des artisans de la réunification de 1935. Arrêté le 28 août 1939 et condamné à deux ans de prison en raison de son engagement au PCF, il sera acquitté en appel. À la Libération, il fait partie du conseil municipal de Montauban en qualité d’adjoint au maire. Son fils Michel était présent et très ému par cet hommage posthume. La Dépêche du midi