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Vie de La Brochure
29 août 2021

La Dépêche au secours de Delga-Hidalgo

dessin delga

L'article du Canard enchaîné était prémonitoire. Je reprends ici l'article de La Dépêche pour comprendre comment ce journal utilise la pommade ou cire les pompes. Et je pense que ce type de journalisme a de plus en plus d'efficacité car il n'y a rien face pour répondre. Malgré les efforts du Canard ! JPD

La Dépêche Publié le 29/08/2021 à 05:10 , mis à jour à 14:38

Sur le quai, Olivier Faure se presse. "Elles sont voitures 6", lui lance une collaboratrice. Il allonge le pas au milieu de la foule des photographes qui rappelle que la campagne approche. À côté de lui, le TGV venu de Paris ralenti, puis s’arrête. Anne Hidalgo tout sourire en descend. Dans son sillage, Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, la mieux réélue de France en juin dernier. L’une en bleu marine, l’autre tout en couleurs. Entre elles deux, le patron des socialistes semble comme effacé. Vendredi dernier, c’est un duo qu’il accueille, presque un ticket.

Bien sûr, l’identité de la presque candidate ne fait pas de mystère. Olivier Faure la soutient désormais officiellement. Sur le parvis de la gare, le maire de Blois lance aux passants qui applaudissent la nouvelle venue : "Vous n’oublierez pas Anne Hidalgo en 2022 !" Mais sur chaque photo prise par les badauds, la présidente de la région Occitanie est présente comme un reflet de l’élue parisienne.

Atteindre les provinciaux

Cette dernière sait, en effet, toutes les difficultés qu’elle va avoir à franchir le périphérique. Elle n’ignore pas que son statut de premier édile de la capitale est plus un handicap qu’un atout aux yeux de nombre de provinciaux. Carole Delga doit donc agir comme une passerelle qui l’aidera à franchir ce nouveau Rubicon. C’est pourquoi, en juillet dernier, elle a été chargée, par la future candidate, d’animer le volet idées de la campagne mais aussi d’entamer le dialogue avec des partenaires éventuels au sein de la gauche. Un véritable partenariat. Mais leur histoire est bien antérieure.

Assise dans un café, non loin de la Halle aux grains où se tiennent les débats du PS, Carole Delga raconte : "C’est moi, la première, qui lui ait parlé d’une candidature à la présidentielle. Je suis venue la voir, à Paris, cet hiver. Je lui avais demandé un rendez-vous pour parler des régionales et des départementales, mais finalement on a aussi parlé présidentielles". Les deux femmes se sont connues en 2016, elles ont beaucoup travaillé ensemble sur les questions de démocratie participative. "Anne correspond à la gauche écolo telle que nous la souhaitons, elle peut aussi amener plus d’apaisement et plus de fraternité. Outre ses qualités de visionnaire et sa capacité à anticiper les mutations, ce qui m’a convaincu… c’est ce qu’elle a traversé comme épreuves durant les municipales. Je me suis dit : c’est une résistante", assure la présidente d’Occitanie alors que déjeunent à quelques mètres de là, les opposants à une candidature Hidalgo : Stéphane Le Foll et François Rebsamen.

"C’est un duo intéressant parce qu’elles sont complémentaires, assure Pierre Kanuty, ancien conseiller régional PS. Anne fait sens dans les réseaux de la France urbaine, pour parler développement et inclusion, et Carole est à la tête d’une région de 30 départements, qui représente un tiers du pays, avec des enjeux liés à la montagne, à Airbus… L’Occitanie, c’est aussi une ancienne région minière… Ce qui manque à ce duo, c’est cette France qui n’arrive pas à se reconvertir, la France industrielle de l’Est". "Je lui apporte une certaine connaissance de la vie des territoires, reconnaît Carole Delga, qui assure cependant : je ne trouve pas Anne très parisienne dans son approche, elle est en adéquation avec ce que vivent les gens."

En s’associant à Carole Delga, Anne Hidalgo s’adjoint aussi une personnalité qui a de puissants réseaux d’élus locaux. À la maire de Paris, les liens avec les maires des grandes métropoles – elle rappelle, lors d’un débat, ses discussions avec les maires de Munich ou de Palerme à l’époque de la crise des réfugiés en 2015 – à la présidente d’Occitanie, ses homologues des conseils régionaux et départementaux. Une façon, pour Anne Hidalgo, qui a indiqué à de nombreuses reprises, vouloir éviter une aventure individuelle, de tisser sa toile.

Améliorer les intentions de vote

"De plus, assure une militante, Carole est appréciée chez nous car elle a la niaque, elle est capable de défendre bec et ongles certains points de programme". Alors qu’Anne Hidalgo, toute à la gestion de ses dossiers parisiens, se tient, depuis longtemps, loin des polémiques programmatiques internes.

Reste que la maire de Paris souffre toujours, en province, d’un réel manque de notoriété que Carole Delga, mal connue hors des frontières de l’Occitanie, a du mal à pallier. Hier, alors qu’elle arpentait, seule, cette fois, mais entourée de caméras et d’appareils photos, les allées du marché de Blois, Anne Hidalgo n’était pas toujours reconnue par les passants. "C’est qui, cette dame", lançait, par exemple, un monsieur à la terrasse d’un café dans lequel elle serrait des mains. Informé par un journaliste, il ajoutait cependant : "Elle est mignonne et elle est gentille." Cela suffira-t-il à passer de 7 % d’intentions de vote dans les sondages à 20 % des suffrages qui pourrait être le score à réaliser pour accéder au second tour ? À Blois, les socialistes, hier, avaient décidé d’y croire.

Christelle Bertrand

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