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Vie de La Brochure
12 mars 2022

La fiscalité : question planétaire

En lisant le dernier roman de Leonardo Padura je retrouve une vielle question, la fiscalité. Il rappelle que dans sa chère Cuba socialiste un des sports favoris des habitants consiste à contourner l’impôt. Et ce n’est pas le témoignage d’un opposant au régime en place.

Il m’est arrivé dans le Venezuela chaviste de découvrir qu’avec 1 euro on pouvait faire le plein de sa voiture. Non seulement il y a ceux qui contournent le fisc mais des gouvernements hésitent avant de taxer.

La question de l’impôt renvoie à la question de l’Etat. Dans les pays où l’Etat est socialement fort, l’impôt est globalement admis car des services sont attendus en retour. Dans les pays où l’Etat est faible il n’arrive pas à taxer, donc il est faible, et il ne donne pas de services en retour. Jusque là je parle seulement du principe de l’impôt car ensuite il y a les variétés d’impôts.

Par définition un fonctionnaire ne peut se soustraire à l’impôt aussi dans les pays riches ceux qui contournent l’impôt sont les riches, alors que dans les pays pauvres, ce sont les pauvres !

Tant que la gauche existait elle se battait pour les impôts car elle était en capacité de contrôler plus ou moins, sa répartition la plus juste possible.

Bref, en Amérique latine l’économie informelle est la plus considérable… D’où le choc considérable entre les USA et le Mexique avec d’un côté les USA où la tradition est de récupérer de l’impôt (plus ou moins juste) et le Mexique où la tradition est inverse.

Et à parler du Mexique je repense à Cortès tentant d’envahir le pays au XVIe siècle. Sa stratégie fut simple : il découvrit que les peuples vassaux des Aztèques payaient un lourd impôt donc il a pu obtenir leur soutien avec promesse d’en finir avec le dit impôt !

L’impôt comme la Sécurité sociale, les assurances sont des revenus différés. Avec l’impôt le retour de salaire se fait avec les écoles, les routes etc. Avec la Sécu le retour se fait le jour de la maladie. Avec les assurances le jour où on a un pépin. Mais faut-il encore avoir de quoi payer un impôt qu’il soit direct ou indirect !

L’impôt perçu par l’Etat induit un développement social capable d’apporter le dit impôt !

Un pays comme le Mexique où 50% des gens sont pauvres a peu de recettes et ce manque de recettes induit une incapacité de l’Etat à promouvoir les services porteurs de développement. Un cercle vicieux que le crime organisé vient briser ! Celui-ci est riche, il apporte des services et en retour il obtient un soutien populaire qui lui assure l’impunité et donc la capacité à s’enrichir ! Un cercle qui devient vertueux en se basant sur l’absence de vertus ! Une mafia se définit non par sa capacité à voler mais par sa capacité à prélever son propre impôt !

Les questions de fiscalité ne sont, même dans le débat public en France, que des questions marginales ! Je ne dis pas que la question de la suppression de l’ISF ou son rétablissement est une question marginale mais c’est juste une face d’une très très grande problématique. Quand, à l’école, apprend-t-on l’histoire fiscale sauf pour évoquer l’impôt sur le sel ou l’impôt sur les portes et fenêtres ? Juste des anecdotes ! Quand fut créée la TVA ? Et où d’abord ? Des impôts naissent, d’autres disparaissent si bien que le simple citoyen n’y comprend plus rien ! Nous vivons une augmentation du prix des carburants qui fait la joie du gouvernement ! Combien d’argent nouveau va entrer dans les caisses de l’Etat ?

Paul Ariès a écrit un beau livre sur l’Histoire politique de l’alimentation (elle est en lien avec la fiscalité). Existe-t-il le même sur l’histoire mondiale de la fiscalité ?

Je viens d’enfoncer des portes ouvertes mais voilà où ça mène de lire Leonardo Padura… J-P Damaggio

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