Etat d’urgence au Salvador

Le 27 mars 2022 Nayib Bukele a décrété l’Etat de siège dans son pays. Au Mexique on parle de cartels et au Salvador de pandillas ou de maras. Entre les deux formes du crime organisé, il existe une différence. Au Mexique les Cartels sont une production locale.

Au Salvador les pandillas sont un produit «d’importation». Les USA aiment recevoir les latinos qui vont travailler pour trois fois rien, mais renvoient dans leurs pays les latinos qui dans les quartiers deviennent des délinquants. Des délinquants qui ensuite s’organisent comme au Salvador pour mener une guerre des gangs afin de contrôler la vente de drogue vers… les USA.

La différence va plus loin : au Mexique les Cartels bénéficient de l’appui de la population car ils lui reversent,  en services, une partie des gains, tandis qu’au Salvador, peut-être en tant que fruit de la dramatique guerre civile qui dura jusqu’en 1992, ils font la guerre à toute la société à travers les luttes internes entre gangs.

Bref, le Vendredi 25 et samedi 26 mars, une explosion inédite de violence émanant de ces gangs a fait au moins 76 morts, notamment dans la capitale, San Salvador.

D’où la riposte du président. Près de 2 500 arrestations, en quatre jours, ciblant des personnes suspectées d’appartenir à des gangs : un bilan provisoire annoncé mercredi 30 mars par la police salvadorienne dans le combat engagé entre le pouvoir et les fameuses maras. Le pouvoir se félicite : le 1er avril pas un seul mort dans le pays.

La MS-13 (Mara salvatrucha 13), la Mara 18 et la 18 Revolucionarios, entre autres, sont souvent liés au trafic de drogue mais aussi à l’impôt mafieux. Cet état d'urgence disent les autorités "permettra à notre gouvernement de protéger la vie des Salvadoriens et de faire face à la criminalité".

Le président Bukele a précisé que pour "la vaste majorité des gens, la vie continuera comme avant (...) à moins que vous ne soyez membre d'un gang ou soyez considéré comme suspect par les autorités".

Selon la Constitution salvadorienne, l'état d'urgence peut être mis en place "en cas de guerre, d'invasion du territoire, de rébellion, de sédition, de catastrophe, d'épidémie ou d'autre calamité générale, ou de graves perturbations de l'ordre public". 

Le chef de l'Etat a demandé au bureau du procureur de traiter avec la même "efficacité" tous les cas de membres de gangs, prévenant qu'il garderait un œil sur "les juges qui favorisent les criminels". "Nous ne reculerons pas dans cette guerre contre les gangs, nous ne nous reposerons pas tant que les criminels responsables de ces actes ne seront pas capturés et traduits en justice", a tweeté la police.

Le président salvadorien, âgé de 40 ans et au pouvoir depuis 2019, bénéficie d'une forte popularité due notamment à ses promesses de lutte contre le crime organisé. Mais ses penchants autoritaires lui valent des critiques véhémentes de ses opposants et de la communauté internationale.

Le Salvador a recensé 1140 homicides en 2021 - soit 18 pour 100 000 habitants -, le chiffre le plus bas depuis la fin de la guerre civile en 1992.

Ce président est d’origine palestinienne question qu’il m’arriva d’étudier ( voir autre autre article). Il vient de la branche gauche en lutte permanente contre la branche droite de la politique du pays. Puis il a préféré créer son propre parti car il a compris que la population après avoir essayé la gauche, puis la droite voulait autre chose. Il a largement gagné les présidentielles en 2019 et encore plus les législatives en 2021. Il se présenrte comme étant un "dictateur".

Nos sommes dans cette forme de capitalisme mafieux qui marque des points partout dans le monde de manières diverses. La riposte réelle (la répression) du nouveau président peut-elle gagner ? J'écris une riposte réelle car au Mexique elle n'a pas pu fonctionner. A suivre. J-P Damaggio