Mary-Lafon raconte la Révolution de 1830
Mary-Lafon a écrit sa vie littéraire. Il pensait ensuite écrire sa vie politique mais il est mort avant. Il est amusant de comparer ce qu’il raconte de sa vie littéraire en arrivant à Paris, par rapport à ce qu’il raconte de sa participation à la Révolution de 1830, inédit édité seulement en 1930 dans une Revue belge dont le manuscrit est à la BM de Montauban.
Pour se lancer dans sa vie littéraire, son père lui avait donné des lettres de recommandation et voici ce qu’il dit de la troisième :
« Il m'en restait une troisième sur laquelle mon père fondait de hautes espérances, elle s'adressait à un grand dignitaire de la franc-maçonnerie. En me la remettant, pour me donner une idée de l'importance et du pouvoir de la confrérie mystérieuse, l'auteur de mes jours m'avait dit :
- Tu vois bien cette lettre. Elle passerait par les flammes, elle serait emportée par les vents, elle tomberait dans les flots et arriverait, malgré tout, à son destinataire.
Mon père avait trop parlé. Après deux voyages blancs au fond de Passy, où demeurait le dignitaire, son discours me revint en passant le pont d'Iéna, et je mis la lettre à la poste dans la Seine, bien moins exacte que la mère de nos facteurs, la Seine ne la remit pas. L'acacia perdit une feuille et il doit peu la regretter, le fils de mon père étant né trop indépendant pour se plier au joug des sociétés occultes. »
Voyons donc ce que cet esprit indépendant dit de la Révolution de 1830. J-P Damaggio
P.S. Le lecteur devine que si je m'attarde à nouveau sur Mary-Lafon c'est qu'il y a une raison pratique : la Compagnie des Ecrivains m'a demandé de le célébrer en juin à Lafrançaise.