Iglesias dans l'action

Voci un exemple de l'action actuelle de Pablo Iglesias qui donne un aperçu de la situation espagnole. Il résume ici son émission La Base au sujet d'un journalisre d'extrême-droite.  J-P Damaggio

Publico Mardi 25 mai 2022

Javier Negre

Tout le monde a vu ce qui s'est passé hier dans la salle de presse du Congrès des députés. Deux vermines sans scrupules avec des cartes de journaliste, Josué Cárdenas et Javier Negre, ont tenté d'importuner la porte-parole d'EH Bildu, Mertxe Aizpurua, avec des questions impertinentes, accusatrices et diffamatoires.

Avec une élégance remarquable et un savoir-être remarquable, la porte-parole nationaliste a expliqué qu'elle n'a pas l'habitude de répondre aux questions des médias d'extrême droite, ce qui lui a valu un : sacrée fille de pute ! par l'une des vermines susmentionnées.

Notre vermine a fait mieux en allant jusqu'à dire que la vidéo avait été montée et qu'il n'avait insulté personne. Ce dernier élément n'est pas mineur ; les escadrons de l'extrême droite médiatique n'essaient même pas de s'identifier aux rances valeurs de l'honneur et de la noblesse virile. Ils mentent ridiculement et si jamais on leur donnait un biscuit cuétara [marque mexicaine de biscuits], ils n'essaieraient même pas de le rendre avec virilité, poils sur la poitrine, boules espagnoles et héroïsme ibérique comme le jambon. Au contraire, ils se rendraient dans un poste de police en pleurant et en téléchargeant des photos bandées comme l'homme invisible.

J'admets plus de respect pour les joueurs plus classiques comme Francisco de Paula Méndez-Monasterio, le conseiller d'Abascal [le dirigeant de actuel de Vox] ou pour Ricardo Sáenz de Ynestrillas. Ceux-ci, au moins, étaient prêts à distribuer des hosties consacrées, même si c'était dans un rapport de 20 contre 3, ou à tirer sur un trafiquant de drogue qui refusant de vendre de la cocaïne à Don Ricardo. Prêt à donner un coup de pied à un étudiant au sol ou à tirer à bout portant sur un chameau qui ne leur donnera pas un grain de gloire. Au contraire, les vermines à laquelle nous avons affaire aujourd'hui, la seule chose qu'ils tirent, c'est de la bile mêlée de tartre et de national-catholicisme à l'odeur d’enfermé et d'aisselle. Et pour ça, pour faire de la politique, ils ont eu leur carte de presse.

Mais le problème est de savoir quoi faire contre l'escadronisme médiatique d'extrême droite. Gerardo Tecé des pages de CTXT a déploré que personne n'ait prêté attention aux malheureux Zarzalejos, contrairement à Negre. Bien que Zarzalejos partage avec Negre la même notion de virilité hispanique qu’a immortalisé le timbre de voix de Francisco Franco (un peu faible selon les normes conservatrices espagnoles), la vérité est qu'il est un journaliste de stature intellectuelle, alors que Negre est un peu analphabète. Mais ce n'est pas le problème.

Nous tous, démocrates, pouvons convenir que Negre n'est guère plus qu'une vermine et un analphabète, mais c'est précisément pourquoi il incarne le style politique de la nouvelle droite de notre temps. Se lamenter et rêver d'une droite médiatique éduquée et démocratique, c'est marcher vers la frustration et même vers la prison ou le peloton d'exécution. Mes amis, la dérive de la droite est sans retour. C'est à ce moment-là qu'il faut se rappeler ce que les Black Panthers ont dit : si vous jouez les nazis, nous n'allons pas être vos Juifs. Pablo Iglesias