Mary-Lafon a voulu changer la France

Tocqueville a voulu changer la France, les gens bien le lui ont pardonné.

Mary-Lafon a voulu changer la France, les gens bien ne le lui ont pas pardonné.

Tocqueville a voulu mettre plus de démocratie dans le pays. Les gens bien ont vite compris que la dite démocratie leur était confortable.

Mary-Lafon a voulu plus de diversités dans le pays. Les gens biens ne l’ont pas accepté car ils étaient de deux sortes à se renvoyer la balle. Ceux du centre qui ne pouvaient que mépriser « la périphérie » et ceux de la périphérie se faisant gloire d’en être membre !

 Mary-Lafon s’est confronté à des adversaires qui ensemble se sont découverts un grand avenir ! D’où les oubliettes comme destin.

Difficile à suivre mon propos ?

Mary-Lafon a défendu le Midi, mais pas pour lui-même, le Midi, mais pour changer la France dans sa totalité, y compris celle du Midi !

La France du pouvoir a crié au scandale, mais la France sans pouvoir aussi ! La première avait ses habitudes à présever, la deuxième avait ses habitudes dont elle se contentait.

 Plus tard, dans un autre contexte, Lénine évoquera la nécessaire lutte sur les deux fronts.

Mary-Lafon a toujours connu la lutte sur les deux fronts, sans deviner qu’en l’activant, elle ferait le bonheur du capitalisme !

 Mary-Lafon n’a pas été seul mais la vie ne pouvait lui amener un groupe, toujours naturel chez ses doubles adversaires.

Le pouvoir est toujours un groupe (on dit plutôt un réseau aujourd’hui).

Et pour être un groupe il se fabrique un groupe d’opposition à sa mesure.

Le capitalisme est toujours friand d’adversaires… à sa mesure !

Mary-Lafon l’a indiqué clairement : il a toujours eu contre lui TOUS les gouvernements. Et TOUS les gouvernements lui ont fabriqué des défenseurs de la langue d’oc à leur mesure, que Mary-Lafon a dû rejeter ! Un rejet qui en retour l’isolait !

 Mary-Lafon aurait pu écrire pour écrire mais il le chanta dès le premier jour : il écrivait pour que la France devienne latine et que le monde latin accueille la France. Il était un double de Guizot ou de Victor Hugo. Il a été un acteur de la révolution de 1830 et de la révolution de 1848. Il a été plusieurs fois candidat à des élections. Il n’a jamais été élu.

La vie ne pouvait lui amener un groupe car il lui fallait d’abord manger et pour manger il a accepté de devenir bibliothécaire sous le Second Empire si bien qu’au retour de la République il a été accusé des pires actions, de la part des républicains du lendemain !

 Tous ceux qui sont pris entre les deux bras d’une pince succombent. Le capitalisme a toujours une pince en main et jamais un marteau.

 Tocqueville a voulu changer la France, les gens bien le lui ont pardonné.

Mary-Lafon a voulu changer la France, les gens bien ne le lui ont pas pardonné. J-P Damaggio