1941-1944 Dossiers de gendarmerie Tarn-et-Garonne

De 1980 à 1984 j’ai beaucoup étudié l es années 1939-1945 en Tarn-et-Garonne sous la direction de Marcel Maurières. En fait je me suis consacré plutôt à la période 39-40 mais seulement à partir de témoignages car les archives n’étaient pas ouvertes. Bien sûr il faut se méfier des témoignages et je me souviens de Malou Rauzet, se méfiant de sa mémoire, et  me répétant qu’elle craignait de dire des informations différentes de ce qu’elle avait dit en 1945, document existant aux archives  mais que nous ne pouvions consulter ! A ce jour je ne suis pas allé voir, mais la publication d’une belle réédition du livre de l’époque avec les compléments d’archives, le livre sur Dunes, et mon travail sur la situation des Italiens de 1922 à 1952 à Castelsarrasin, m’ont incité à consulter deux types de documents. Ceux des commissaires de police de Castelsarrasin et ceux des responsables de la gendarmerie. Je suis d’autant plus heureux d’avoir rencontré une dizaine de personnes qui ont mis de la chair aux documents d’archives qui ne sont pas toujours fiables. Pour l’édification de la jeunesse d’aujourd’hui l’édiction complète des rapports mensuels de la gendarmerie seraient très utile. D’abord les dictatures ont un premier mérite : pour tout contrôler elles accumulent de la paperasse ! Les militants communistes auraient été surpris d’apprendre à quel point ils étaient surveillés, ce qui aurait pu conduire à relativer les dénonciations mises en avant pour faire porter le chapeau à des individus, quand le coupable c’était l’organisation. Avec une seule référence à René Bouquet. Une organisation par ailleurs plus complexe qu’il n’y paraît quand on découvre que la dite gendarmerie a mené la lutte contre la… Milice et n’a pas hésité à écrire aux préfets dès 1943 que 80% de la population était contre la collaboration !

J’ai donc relevé quelques dossiers :

- sur le cas des Italiens

- sur le cas des Juifs

- sur le cas de la Milice

- sur le cas des avortements.

Ce dernier point démontre le rôle de la dite gendarmerie. Elle décompte mois après mois les avortements car elle a ses relais dans la population et elle veut combattre cette pratique avec des explications curieuses.

Est-ce qu’avant 1939 on a un tel décompte ? Je ne l’ai jamais trouvé.

Sur le cas des communistes et autres faits de résistance j’en ai noté quelques-uns à lire dans le bilan général de mes notes. Ils composeraient un livre à eux seuls ! J’ai retenu seulement le portrait de Laguépie la rouge. J-P Damaggio