1948 : Baylet fait main basse sur la presse

Ici Liberté-Soir se fait l’écho d’un article su journal socialiste La République du Sud-Ouest contre les aspirations au monopole de Baylet. Et en effet non seulement La République du Sud-Ouest va disparaître mais Liberté-soir aussi. Quant au journal communiste Le Patriote du Sud-Ouest qui est évoqué, il disparaîtra aussi mais plus tard. On peut imaginer que la disparition des deux autres journaux pouvaient bénéficier au Patriote… pendant un temps. Quant aux socialistes ils ont dû négocier une place dans La Dépêche surtout à Toulouse. Ce qui m’étonne c’est que je découvre seulement aujourd’hui l’existence de ces deux journaux Liberté-Soir étant disponible sur Gallica (dernier article 30 avril 1948). J-P Damaggio 

Liberté-Soir 27 avril 1948

 QUE M. BAYLET LE VEUILLE OU NON

LE POPULAIRE avait déjà rendu publique la démarche qu'une délégation du groupe socialiste composée de Lussy, Haurou Aucan, Géraud-Jouve, Desson, Guyon et Audeguil avait faite au président Schuman pour l'entretenir de la situation du journal « La Nouvelle République » de Toulouse, menacée de disparaître pour permettre à M Baylet d'exercer un quasi monopole de la presse dans notre région L'organe socialiste accompagne cette information de commentaires très vifs, annonçant même que le groupe socialiste réserverait sa liberté d’action au cas où M. Baylet parviendrait à ses fins :

Nous ne referons pas l’historique des manœuvres sournoises, des actes arbitraires, des décisions iniques, à la suite desquels M. Baylet, grâce à l'argent et aux influences dont il dispose, a pu imposer au public indigné la reparution d'un tire justement honni, en raison de son attitude de collaboration et de soumission à Vichy. Mais cela n'a pas suffi à M. Baylet. M. Baylet veut régner en maître incontesté sur le Sud- Ouest. Pour cela il lui faut éliminer la presse socialiste. Il s'est juré de tout mettre en œuvre pour y parvenir. Il faut reconnaître qu'il a presque réussi. Car M. Baylet est riche, car M. Baylet a des amis.

Mais parce que M, Baylet est riche, il veut surenchérir, s'approprier le titre, et le faire disparaître ensuite. Si M. Baylet le veut, il peut condamner trois cents personnes au chômage et avoir le quasi-monopole de la presse du Sud-Ouest. Car M. Baylet ne craint pas le journal communiste avec qui il s'est entendu dès qu'il a eu repris possession des biens de la Dépêche. Si le mauvais coup que veut réaliser M. Baylet réussit, cela signifiera que l'argent est redevenu le maître et sera de nouveau le silence au pauvre ! de Lamennais.

Ce sera l'insulte la plus dure faite à la Résistance dont l'un des objectifs était la disparition de la presse de la trahison.

Là gravité de cette situation justifiait la démarche du groupe socialiste, qui a demandé au gouvernement de permettre à la coopérative de poursuivre la publication du journal. La République du Sud-Ouest, faute de quoi, le groupe socialiste réserverait toute sa liberté d'action.