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Vie de La Brochure
16 janvier 2023

Olympe de Gouges en 1966

Marie Cerati

Le communiste Félix Castan fut attiré par ce livre des Editions sociales de 1966 où est évoqué OIympe de Gouges. Quand, avec Benedetto, il se lance dans l'aventure commencée par Les Drapiers jacobins le cas d'Olympe apparaît dans la pièce de théâtre et au moment de l'édition papier il donne en note la fameuse déclaration d'Olympe... On ne peut pas dire que la Olympe de Marie Cerati est glorieuse mais elle s'appuie sur le livre de Lacour qui lui-même s'est appuyé pour la biographie sur les données du Montalbanais Edouard Forestié, un adversaire déclaré de la Révolution française. Ceci étant ce fut une étape dans la postérité d'Olympe. J-P Damaggio. 

 

Olympe de Gouges Marie Cerati

Olympe de Gouges née le 7 mai 1748 à Montauban était la fille du boucher Pierre Gouze et d’Qlympe Mouisset dont le père exerçait la profession de graveur. Mais cette origine plébéienne blessait une vanité suraiguë, et se prétendant fille de Le Franc de Pompignan, elle se plaignait amèrement d’avoir été frustrée par le fanatisme, de la fortune et du nom d’un père célèbre. Le 24 octobre 1765, toute jeune, elle épousa Aubry, officier de bouche de messire de Gourgues, intendant de Montauban, mais ne tarda pas à s’enfuir car elle souffrait de l’humble situation de son mari et « se sentait au-dessus de son état ».

C’est alors qu’elle adopta son nom de guerre. Olympe étant le prénom de sa mère, et Gouges la désignation d’un petit pays du Quercy. Femme galante, « folle de tout et surtout de l’amour », elle mena une vie luxueuse. Puis soucieuse d’accroître ses revenus – sa beauté se fanant – elle se lança dans la littérature ? Sa fécondité était prodigieuse : quatre heures lui suivaient pour produire un acte ; en une journée, elle dictait une pièce entière. On parle de 1001 manuscrits ce qui est d’autant plus exceptionnel qu' « elle savait à peine épeler le français » de son propre aveu. De tout son fatras, il n’est presque rien resté car son style défectueux s'est vengé du dédain quelle en eut. Dans son théâtre, elle apparaît, selon Lacour, comme « la vésuvienne du puéril ou du banal, du médiocre ou du pire » ; et ce n est point par là qu’elle aurait échappé à l’oubli, si elle n’avait marque dans la tourmente.

 Ses brochures patriotiques ne furent pas toujours des élucubrations ; certaines sont même prophétiques. Sa foi en son génie politique était excessive, mais elle ne manquait pas de clairvoyance. Versatile, elle fut tantôt royaliste, tantôt républicaine, mais toujours elle eut un réel souci de la misère populaire, réclamant dans ses Remarques patriotiques des maisons de refuge pour les vieillards sans force, les enfants sans appui et les veuves. Celle qui se penchait avec sollicitude sur toutes les souffrances — elle avait plaidé en faveur des noirs — ne pouvait rester indifférente aux injustices qui accablaient ce sexe trop faible et trop longtemps opprimé, prêt à secouer le joug d’un esclavage honteux ». « Je me mets à la tête », s’écrie-t elle dans ses Remarques patriotiques[1].

Dans L’Homme généreux, elle protesta contre l’exclusion des femmes de tout pouvoir, de tout savoir.

Mais son œuvre capitale, c’est sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 17 articles (septembre 1791). L'article X, bref mais expressif, réclame le droit de cité : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune. »

Mais cette vérité ne parut pas évidente à la Révolution qui, inconséquente, n’estima pas que la conclusion fût le corollaire de la proposition ; et la pauvre Olympe ne fut admise qu'à la jouissance du premier droit.

Le Bulletin du tribunal révolutionnaire note qu'elle fonda les premières sociétés de femmes, ce qui est inexact. Notre imaginative, qui n’avait pas l’esprit organisateur, ne réalisa ni son projet de 1789 de fonder un journal, ni celui de 1791 de lever une légion d’amazones. Elle n’en demeure pas moins la grande aïeule du féminisme intégral. Nous transcrivons ici l’éloge chaleureux de Lacour :

« ... Une des âmes les plus hautes et les plus généreuses de l’époque ; l'amour le plus vrai pour les humbles, la passion du bien public, et tout à coup, une clairvoyance politique étonnante, s’élevant lors du procès du roi jusqu’au don de prophétie et se rehaussant en outre cette fois d’une sublimité de courage qui suffirait pour le rachat des pires extravagances d’admiration de soi. »



[1] Olympe de Gouges : Remarques patriotiques, 48 p. 15 Bibliothèque nationale

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