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Vie de La Brochure
21 mars 2023

Luigi Pintor, les guerres et le communisme

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Les militaires y veillent : toute guerre est la suite d’une autre et précède la suivante. Sur ce point rien de nouveau sous le soleil. Alors la guerre en Ukraine d’où vient-elle ? Cette guerre en Europe nous renvoie à la précédente, les guerres en Yougoslavie. Pas directement certes même si l'intervention de l'OTAN en 1999 nous en rapproche. Avec cette autre guerre du début des années 90, la guerre en Irak.

Les guerres se divisent en deux : les guerres éclair, les guerres de tranchée. Dans le premier cas la défaite rapide d’un camp rend la guerre moins terrible. Dans le deuxième cas, la guerre vire au massacre. Dans le Golfe à la guerre éclair de Saddam répondit une guerre éclair des alliés. Mais à cette guerre fit face la guerre des tranchées en Yougoslavie. L’Armée rouge était partout invisible, au point même qu’elle tenta un coup d’Etat à Moscou qu’elle perdit ! Elle allait devenir l’armée de la simple Russie, et petit à petit elle s’enferma dans les casernes. Elle rumina son retour. En le réalisant d’abord en Tchétchénie. La guerre de Syrie fut son entrée en fanfare sur la scène internationale. Elle pouvait rêver d’une guerre éclair jusqu’à Kiev.

 Aujourd’hui ce détour par Luigi Pintor nous ramène à l’Italie des années 1990. Luigi Pintor fut, profondément, une des victimes restées vivantes de la guerre 1943-1944 en Italie. Le journal qu’il a fondé en 1971 (avec Rossana Rossanda et Valentino Parlato) avait alors vingt ans et pour cause de pacifisme affiché, il avait enfin atteint les 100000 ventes. Il se prétendait encore «quotidien communiste» quand le journal de l’ex-PCI était devenu tout simplement «le journal fondé par Antonio Gramsci» comme l’Humanité deviendra «le journal fondé par Jaurès».

Le paradoxe de ce journal, Il Manifesto, tient au fait qu’il fut crée par des communistes à qui on avait enlevé le droit d’être communistes en les excluant du Comité central.

 L’œuvre de Luigi Pintor va avoir la chance de franchir les Alpes. Il publie un tout petit livre en Italie, en 1991 et il est aussitôt traduit aux Editions La Découverte en 1992 : Servabo. Puis il en publie un autre en 1998, Madame Kirchgessner, qui sera traduit en 2005 à « La fosse aux ours » avec préface de Rossana Rossanda.

 Avec ses amis, Luigi Pintor témoigne d’un effort exceptionnel pour sauver le communisme mais, lui aussi, sera sans suite. Au moment où ‘Il Manifesto emporte son plus grand succès en s'opposant à la guerre du Golfe en 1991, l’Italie se prépare à tomber dans les bras de Berlusconi ! L’homme que Mitterrand appela en France pour créer la première chaîne télé privée !

 Les militaires peuvent dormir tranquille, leur avenir est au vert sauf qu’ils ne peuvent pas arrêter la crise climatique. J-P Damaggio

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