Machiavel et La Boétie
Les droits de la fiction m’autorisent à penser que le 23 septembre 1553 (ou le lendemain) La Boétie décida de fêter, chez lui, son diplôme qui pouvait le propulser dans la vie active. Depuis toujours l’entrée dans «la vie active» est un moment crucial dans la vie des individus. Né en 1530 La Boétie avait donc 23 ans et avec lui un petit livre écrit pour se délasser de ses études : Le Contr’Un.
La fête se fait chez lui à Sarlat avec quelques invités de la famille (ses deux oncles surtout) et son professeur de référence à «L’Université d’Orléans » Anne Du Bourg, le prénom n’empêchant en rien le fait qu’il soit un homme.
En guise de cadeau, le professeur apporta au licencié en droit civil un petit livre qui poussa la conversation vers l’ancien évêque qui habita en face de chez lui, de 1541 à 1546 Niccolo Gaddi. Ce florentin parent de Catherine de Médicis était venu en France avec un ami de Machiavel, or l’imprimeur du Prince avait dédié le livre à Jean Gaddi un parent de Niccolo.
Niccolo fut connu pour avoir introduit le fameux petit livre à la Cour du roi de France.
En ce 23 septembre 1553, Anne Du Bourg décida d’offrir une belle édition du Prince à La Boétie d’où la discussion au sujet du Florentin.
La discussion aurait pu porter sur tant d’autres sujets comme la négociation de Marie Tudor auprès du Pape pour que l’Angleterre reprendn sa place au sein du catholicisme.
Mais le cas de Machiavel occupa toute la discussion. Sa dernière mission en France (à Lyon) est datée de 1511 et il est mort en 1527 avant même la naissance de La Boétie. Quant à César Borgia (1475-1507) c’est encore une autre histoire.
En fait le jeune Etienne était moins préoccupé par les guerres internes à la papauté que celles entre catholiques et protestants. Il savait que Calvin était passé par l’Université d’Orléans.
Ceci étant si Etienne avait vécu plus longtemps peut-être aurait-il écrit une riposte (ou un complément) au livre de Machiavel. Ou aurait-il fui aux Amériques en apprenant que son professeur Anne Du Bourg avait été pendu pour protestantisme en 1559 avant de mourir trop jeune, suite à un empoisonnement éventuel en 1563 à moins que ce ne soit qu'une simple crise cardiaque !
Toute la question tourne autour des rapports entre les deux pays à ce moment là, rapports marqués par Melegnano ou Marignan en1515, commune de la ville métropolitaine de Milan, en Lombardie.
Le Prince a été écrit par un homme en quête d’un pays (pays bousculé entre trois empires : Espagnol ,Français, Autrichien (Suisses), tandis que Le Contr’Un a été écrit par un homme au cœur d’un pays.
J-P Damaggio
J’ai découvert d’autres éléments sur le même sujet.
- dialogue imaginaire entre les deux hommes
- Une étude comparée La Boétie-Machiavel