2025 : émeutes à Los Angeles

Pour moi Trump n’est rien d’autre que la copie conforme de Reagan sauf que le contexte international a totalement changé : Reagan avait un ennemi extérieur tout trouvé, l’URSS de Brejnev, et Trump le répète l’ennemi majeur est intérieur, c’est le migrant. Pour un pays construit par les migrations successives c’est un peu surprenant, mais en même temps ça ne l’est pas, car le migrant ancien qui s’est installé voit toujours d’un mauvais œil le migrant nouveau qui vient manger son pain. Il n’y a pas si longtemps les autorités voulaient légaliser 12 millions de migrants mais Bush n’y a pas réussi, le Congrès ayant refusé, Obama a été élu sur cette promesse qu’il n’a pas tenu et depuis la frontière avec le Mexique est devenue l’équivalent de notre Méditerranée, un lieu de drames constants.

Qu’est-ce qui a changé ?

Le fait que les riches devenant plus riches et les pauvres plus pauvres les tensions ne pouvaient que grandir. Les millions de migrants qui ne votent pas font pression sur le salaire de millions de gens qui votent, et plus ces gens deviennent pauvres, plus le migrant devient leur bête noire (en l’occurrence latino). Dans ce contexte, suivant un principe cher aux autorités, Trump a monté de toute pièce une provocation conduite en un lieu symbolique : Los Angeles, ville des prochains Jeux Olympiques.

L’intervention de l’armée contre les migrants était dans son programme, et c’est encore une fois de l’agitation, pour susciter des émeutes, et ainsi montrer du doigt le pouvoir démocrate qui gouverne la ville et l’Etat. Des émeutes qui permettent de masquer les multiples échecs de Trump qui avait d’abord voulu rappeler sur la scène internationale qu’il n’y a pas d’ennemis.

Le point crucial de l’actualité c’est comme partout le vote des finances publiques qui en cette période de mutations économiques sont partout problématiques et couvertes par le mal endémique : plus de dettes publiques.

Bref, d’un côté Trump a soutenu "les insurgés" du Capitole il y a presque cinq ans (et il les recycle depuis) et à présent il désigne comme étant des "insurgés" ceux qui défendent les droits des migrants et pour donner une figure citons Daniel Huerta à la tête d’un syndicat qui a plus d’un million de membres en Californie, qui a été arrêté puis relâché contre une caution. Une fois de plus la fracture s’agrandit et nous renvoie au roman de Douglas Kennedy qui imagine la partition des USA et attention les deux parties proposeraient un horizon tout aussi problématique (à savoir le mal et le moindre mal). Relisons : Et c’est ainsi que nous vivrons. Ou pour suivre l’actualité la revue Jacobin dans la version anglaise ou espagnole (les deux sont différentes). JPD