USA : Sur la démocratie locale : Chevron condamné
Nous étions aux USA quand, après des années de bataille juridique (depuis 2013) Chevron USA, Inc. a été condamné le 6 avril au procès de Plaquemines Parish, à verser 745 millions de dollars de dommages et intérêts, répartis notamment entre perte de terres côtières, pollution, et abandon d'équipements.
Les accusations portaient sur des violations des lois de l'État liées aux autorisations, exacerbant la destruction des zones humides par des pratiques industrielles comme le dragage et les rejets d'eaux usées.
Ce verdict historique est vu par les défenseurs de l'environnement comme un précédent prometteur pouvant influencer des procès similaires à l'avenir, avec des milliards de dollars de dommages et intérêts en jeu.
En effet, la décision met en lumière l'impact catastrophique des activités pétrolières sur les écosystèmes fragiles de la région, particulièrement dans un contexte où la perte de terres et la pollution menacent la biodiversité.
L’entreprise Chevron a annoncé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) faire appel de cette décision. Il s’agira « d’évoquer les nombreuses erreurs de droit qui ont mené à cette décision » assure l’avocat principal de l’entreprise, Mike Phillips.
Nous avons appris cet événement seulement en France. En Louisiane pas un mot dans ce que nous avons pu entendre à la télé (pour les journaux j’ai vérifié sur leur version internet, mais rien). Seul Le New York Times s’est fait l’écho de cette décision.
Le 23 avril la Supreme Court of the United States a pris une décision (voir image) conduisant à cette conclusion : « Le certiorari devrait être refusé ». J’avoue ne pas avoir tout compris à un document qui a le mérite de raconter toute l’histoire. Il semble que le droit de faire appel ait été refusé, la condamnation s’étant faite suivant les règles de la justice. Je n’ai lu nulle part un commentaire au sujet de cette décision.
C’est un exemple de la puissance de la démocratie locale qui cependant est remise de plus en plus en cause. Démocratie qui passe par la puissance des cabinets d’avocat.
De la pollution au recyclage il n’y a qu’un pas. Les poches plastiques dans les supermarchés, la vaisselle jetable dans les restaurants, la chasse d’eau sans possibilité d’utiliser un bouton d’économie de l’eau, autant de petits faits qui témoignent d’une société du gaspillage où le mot recyclage n’existe pas dans la vie.
Ce fait n’est pas surprenant dans un pays qui se considère comme riche et quand on est riche on peut gaspiller.
JPD