Giuliano da Empoli sur La Monde
Je viens de récupérer cet article du Monde qui me surprend par deux points : d'un côté je n'avais pas noté une telle présence médiatique de Giuliano da Empoli, preuve que je n'appartiens plus à la société actuelle ; par contre la référence au think tank européen Volta n'est que la reprise de Wikipédia que l'auteur de l'article n'est pas allé vérifier, ce tink-tank ne fonctionnant plus depuis l'an 2020. L'essentiel étant le fait que Giuliano da Empoli a cessé toute action politique depuis cette date. Bref un article peu précis sur le livre lui-même mais le Monde en a publié d'autres. Giuliano da Empoli totalement absent du journal L'Humanité. JPD
article du Monde
Giuliano da Empoli, un portraitiste de l’« internationale réac »
Auteur du best-seller «Le Mage du Kremlin», le politiste italo-suisse vient de publier «L’Heure des prédateurs». Un essai dans lequel cet ancien conseiller politique, livre les ressorts du nouveau désordre mondial.
Par Clémentine Goldszal, Publié le 16 avril 2025
Un pédagogue efficace et sûr de lui
Il est partout. Portraituré dans les journaux, interviewé à la radio et à la télévision par des journalistes qui semblent tous boire ses paroles, Giuliano da Empoli raconte le monde dans un français parfait, teinté d’un léger accent italien. Dans L’Heure des prédateurs, paru en avril chez Gallimard, il croque l’époque en à peine 146 pages (hors bibliographie, 19 €). Rassurant car plein d’assurance, pourvoyeur avisé de punchlines, ce quinquagénaire italo-suisse, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) mais ayant grandi à Rome pendant les années de plomb (entre la fin des années 1960 et le début des années 1980), à l’heure où la Péninsule était secouée par la violence et le terrorisme, fut conseiller politique du premier ministre italien Matteo Renzi (centre gauche). Il pilote, depuis 2016, le think tank européen Volta, tout en enseignant à Sciences Po Paris. Editorialiste, commentateur, il met l’histoire en histoires avec une agréable habileté de romancier.
Un « oracle » distingué par l’Académie française
Déjà réimprimé à deux reprises depuis sa parution (pour atteindre un tirage de 135 000 exemplaires), L’Heure des prédateurs prend dignement la suite de son prédécesseur, Le Mage du Kremlin (Gallimard). En 2022, ce roman « vrai » imposa Giuliano da Empoli dans le paysage éditorial français avec son demi-million d’exemplaires vendus, son Grand Prix de l’Académie française et sa place en finale du prix Goncourt. A l’orée de la guerre en Ukraine, il revenait sur le parcours de l’idéologue russe proche de Vladimir Poutine, Vladislav Sourkov. Il n’en fallut pas plus pour que l’on voie en lui un oracle. Alors, quand ses intervieweurs, anxieux, lui demandent aujourd’hui ce qu’il envisage pour notre futur à tous, il souligne gentiment que les derniers mots de son livre sont : « La lutte continue. »
« Sourcier » de notre époque
« Vos livres sont des boussoles et des sismographes de notre époque », le flattait, le 3 avril, sur France Inter, Nicolas Demorand, dont le livre Intérieur nuit (Les Arènes) tutoie d’ailleurs L’Heure des prédateurs au sommet des ventes. Lui se qualifie plutôt de « sourcier ». Comme un chien truffier, il a pour talent de humer les courants qui parcourent la planète. Il les restitue dans son livre en de courts portraits des membres (masculins) de l’« internationale réactionnaire », selon la formule d’Emmanuel Macron, qu’il met en scène dans une ribambelle d’anecdotes glanées lors d’événements ou de voyages officiels, le tout ponctué de prises de hauteur analytiques appuyées de références à Machiavel ou à Mérimée… Habile pédagogue et intellectuel éclairé, Giuliano da Empoli est le chroniqueur de notre époque tourmentée.