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Vie de La Brochure
7 octobre 2025

Le sens des étiquettes politiques

Le sens des étiquettes politiques

De tout temps le sens des étiquettes a été incertain. Tellement incertain que les étiquettes se sont multipliées en changeant parfois de nom. Je me souviens du passage de SFIO à PS à l’aube des années 70. Il existe toujours une Internationale Socialiste mais à la naissance de la SFIO face à la SFIC en 1920, le sens international était fort. La SFIC est vite devenue le PCF puis l’Internationale communiste a disparu... au fur et à mesure que le monde capitaliste se globalisait !

Avec les élections européennes, il existe des efforts pour des partis européens juste pour la forme. Que devient le Parti de la Gauche européenne ?

Mais restons dans l’actualité.

Voici peu de temps le NPA qui s’est substitué à la LCR a eu droit à une scission qui a failli lui perdre les pédales. Il prône l'alliance avec LFI.

Le PCF est au moins double et le PS tout autant. Avec les élections internes c’est plus visible.

Comme pour le NPA la question cruciale est celle des alliances : garder son identité ou s’unir avec d’autres.

Quant au centre c’est une évidence il y a toujours eu le centre droit et le centre gauche et donc l’expérience est ancienne pour jongler.

Et la droite ?

Si je me place dans le cas actuel c’est que partout dans le monde l’extrême-droite est venue brouiller les pistes. D’un côté ce n’est pas nouveau car avec la naissance du fascisme puis du nazisme, au début des années 1920, nous avons découvert deux mouvements passés de la gauche à l’extrême-droite. Nazi n’est-il pas l’abréviation de national socialisme ? Quant au fascisme qui lui est bien différent son inventeur a su tenir des discours anticapitalistes qui trompèrent même des communistes.

D’où l’étiquette actuelle de rouge-brun ?

Dans le partage historique de la politique entre droite et gauche, les extrêmes ne furent que des extrêmes généralement heureuses d’être juste des extrêmes.

Avec le Front national français l’extrême droite a quitté le monde des petits marginaux pour avoir pignon sur rue, obligeant ainsi tous les autres partis à changer de position. Les propriétaires du pacte droite/gauche se refusèrent, pour plusieurs raisons, à mesurer cette mutation historique, au moment pourtant où deux événements bizarres auraient dû les alerter. Je parle d’un coté de l’élection de Reagan et de l’autre de la victoire de Komeiny à savoir une double révolution conservatrice. L’extrême-droite, en prenant deux visages contradictoires, allait pouvoir s’implanter solidement, et en France, pays politique par excellence, Jean-Marie Le Pen, qui avait eu l’expérience poujadiste, a su saisir la balle au bond. D’autant que la gauche s’aveuglait sur les dites révolutions : pour les communistes, celle d’Iran étant contre les USA fut considéré comme une vraie révolution même si la Religion s’imposait sur la République ; pour les socialistes, en venant d’accéder au pouvoir, ils prouvaient par les faits le peu de réalité de la révolution conservatrice.

Bref avec un FN ayant pignon sur rue les autres partis (la bande des quatre, dit Le Pen) ont été contraints de se positionner par rapport à lui ! Vous mesurez la mutation ? Droite et gauche ayant l’habitude de se positionner l’une par rapport à l’autre, se sont vues contraintes de changer le fusil d’épaule. La droite d’abord contestée massivement sur sa droite ! J’entends par massivement un score électoral passant le 10%. Le PS était contesté sur sa gauche par le puissant PCF mais depuis 1936 ils formaient la gauche, si bien que la contestation du PCF sur sa gauche resta marginale, sous le nom d’extrême-gauche. Seul le PSU est venu un temps troubler ce jeu.

Avec un FN ayant pignon sur rue, la gauche n’a plus qu’un souci faire barrage. Stratégie qui s’avère ridicule depuis quarante ans (quarante ans tout de même !) et pourtant présentée comme éternelle !

Je le répète, le tournant de 1980, grâce à la France, est majeur. Pour éviter en 1981, la candidature Le Pen elle monta le seuil de signatures nécessaires pour être candidat, de 100 à 500. Preuve que la droite voyait venir le danger même si Le Pen en 1974 avait fait un score minable. Du côté de la gauche, le PCF titre : « Mitterrand, la droite » pour que Marchais soit à lui seul la gauche. Et incohérence totale : après la victoire de Mitterrand c’est la demande de ministres communistes que le président… accepte !

A partir de là tous les clivages historiques vont éclater et les partis avec !

D'où la naissance en même temps de LFI et des Macronistes.

Mais le FN n'a que faire de tout ça ! Il aura droit à quelques scissions sans avenir. Pourquoi ? Il est dans le nouveau sens de l’histoire et tant pis si les autres sont aveugles ! Le débat réel a toujours été entre les fins et les moyens. Ceux qui manquent de moyens se glorifient de la grandeur de leurs fins. Ceux qui manquent de fins (de projets) s’appuient sur la force de leurs moyens.

Après les années 1980, l’extrême-droite a toujours mis en cohérence ses moyens et ses fins. Le FN qui comme son nom l’indique était d’abord un Front (une addition de tendances) est devenu petit à petit une force en soi puis quand le FN a failli mourir en 2007, il a réorganisé sa propre cohérence pour arriver au second tour en 2012 et se transformer en Rassemblement national. JPD

 

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