Mélonio Tocqueville face à Snégaroff sur France Inter (2)
Donc Snégaroff grand connaisseur des USA invite Françoise Mélonio et le débat a été passionnant. Elle a écrit une bio de Tocqueville ce qui permet d’avoir une vision d’ensemble du personnage trop souvent réduit au simple livre De la Démocratie en Amérique (et encore au tome1).
Je pensais avoir déjà écrit sur Tocqueville et la colonisation en Algérie mais je ne retrouve rien sur le blog. Or le point est crucial : son rapport n’a pas été publié en France mais… en Belgique. Ce point a été évoqué dans le débat comme le rôle de Tocqueville au moment de la rédaction de la Constitution de 1848 avec élection du président au suffrage universel direct non rééligible, puis il s’est battu pour abandonner cet aspect non rééligible, mais il avait rendu la Constitution non modifiable.
Et bien sûr la question des USA.
Je retiens surtout ce que je partage : Tocqueville a surtout voulu être un homme politique qui voulait baser sa pratique sur des études concrètes. Et son rôle politique a été minime à cause du Coup d’Etat de 1851.
On ne mesure jamais l’étouffoir que le Coup d’Etat a produit sur la réflexion politique ce qui fait qu’en 1870 il a été impossible d’en revenir à la démocratie sociale rêvée en 1849.
Natacha Polony a pu poser la question cruciale : pourquoi Tocqueville dans sa réflexion sur la démocratie fait abstraction de la question sociale ?
Il pensait que la démocratie politique pourrait petit à petit résoudre la question sociale, tout comme petit à petit la question des Arabes en Algérie serait solutionné avec l’évolution. Sauf que l’histoire est allé totalement dans le sens contraire imaginé par Tocqueville. Prenons la religion. Elle devait adoucir les mœurs or les anciennes guerres de religion ne sont pas que le passé.
L’émission m’a donné envie d’acheter la bio mais bon…
Jean-Paul Damaggio