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Vie de La Brochure
11 août 2020

Digne Hugo, Alexandra Myrial

ls parents d'alexandra Myrial

Sur la photo, les parents d'Alexandra Myrial

J’ai déjà évoqué le lien entre Digne et Victor Hugo vu que le premier livre de Misérables s'ouvre sur le long portrait de Mgr Myriel, évêque de Digne de son vrai nom François Melchior Charles Bienvenu de Miollis.

Je m’étais posé cette question : quel lien entre Myriel et le pseudo d’Alexandra David-Neel ?

Jean Chalon qui a publié la biograpie d’Alexandra le dit clairement : Myrial a repris le nom de Myriel !

Elle a pris ce pseudo très jeune bien avant de connaître son mari.

Après son retour de voyage elle est un moment à Paris, puis s’installe à Toulon et enfin le 12 septembre 1927 un agent immobilier lui propose la ville de Digne qu’elle ne connait pas.

Le 21 mai elle achète sa maison à Digne.

Elle écrit (Jean Chalon ne donne pas la source):

« Digne-les-bains mérite l’attention. Il y a ici, un passage considérable de touristes […]. Je te raconte cela pour te faire comprendre qu’il peut y avoir de l’avenir pour mon terrain lorsque l’électricité passera devant la porte comme la chose est arrêtée pour 1930. »

 Elle écrit à son mari le 5 août 1928

Tu te méprends sur l'aspect de Digne. Le pays est très joli et ma propriété admirablement située. Devant ma porte, la route de Nice bordée d'arbres offre une fort belle promenade en corniche au-dessus de la rivière avec des arrière-plans de montagne. L'air ici me convient aussi beaucoup mieux que celui du bord de la mer. Bref, je suis toujours satisfaite de mon achat. L'important est la situation, parce que l'on ne peut rien y changer. Quant à la maison, on peut toujours l'agrandir et l'embellir, c'est affaire de dépenser plus ou moins et on y va suivant ses moyens.

Le mieux dans la maison, ici, c'est la terrasse-pergola : 3,60 m x 4,30 m sur laquelle donne ma chambre qui fait le premier étage d'un côté et le deuxième de l'autre, le terrain étant en pente. J’y fais une cure d'air et y passe souvent la nuit couchée sur un tapis. [...]

 Samten Dzong (le nom de sa maison à Digne), fin août 1928

[...] Je n'ai pas trouvé à Digne la fraîcheur que j'espérais à 600 m d'altitude. Il paraît que l'année est exceptionnellement chaude. Il y a presque journellement 36° à l'ombre et 10 de plus au soleil. Par exemple, dès le soleil couché, il fait frais et les matinées, jusqu'à 10 heures, sont exquises sur ma terrasse. Je viens encore de vendre un carré de luzerne. Il va y avoir de poires à vendre d'ici quelque temps. En fait, j'ai réussi la combinaison qui me tenait à cœur : me nourrir à peu près sur mon terrain. J'ai déjà tout ce qu'il me faut comme légumes et j'en ferai davantage l'année prochaine. Ce que j'ai vendu cette année a déjà payé le prix de la consommation de pain pendant une année.

Louer une des maisons paiera les gages d'une domestique. Peu ou beaucoup, je gagnerai toujours quelque argent, mais ce que je voulais c'était ne pas devoir compter absolument sur ces gains pour vivre et payer mon logement. Mais, bien entendu, il faut que je m'installe. Il y a trois ans et demi que je suis rentrée en France, je n'ai fait que camper et mener une existence de chien ou plutôt de bête de somme pendant tout ce temps. Voici donc plus de 3 années gâchées, amputées de ma vie. Je ne suis pas de ceux qui croient vivre éternellement et j'ai conscience de mon âge. Il ne faut donc pas que je gaspille davantage de temps.

Le site où j'ai planté ma tente continue à me plaire, les paysans des environs ne semblent pas particulièrement déplaisants, du reste je n'ai guère à les voir.

Oui, les montagnes sont quelque peu dénudées de mon côté. Il reste pourtant assez d'arbres dans les propriétés, tout aussi loin que ma vue s'étend, pour que le pays n'ait pas l'aspect pelé. Il y a des bois de l'autre côté de la ville sur la route de Barles-Barcelonnette qui est très pittoresque. Moi, je suis dans la large vallée entre Saint-Auban et Digne. [...] Si je perds en pittoresque à être où je suis, j'y gagne comme soleil.

Bon, en voilà très long. Encore une fois, tâche de venir ici avant l'hiver.

 Route de Nice (Basses-Alpes), 7 décembre 1928

Puisque j'ai cette habitation autant l'aménager. Quoique tu en dises, puisque le site ne te déplaît pas, tu y viendras passer une partie de l'été quand tu te retireras et, ma foi, il ne te déplaira pas non plus d'y trouver des pêches ou d'autres fruits. [...]

Bref, la question que je me pose : en arrivant à Digne se souvenait-elle que Myriel qui a servi de modèle à Victor Hugo, fut l'évêque de la ville?  J-P Damaggio

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