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Vie de La Brochure
14 août 2020

Alexandra Myrial en 1903

11 mars 1903

Cette année là, grâce au courage de Mlle Lecoanet, le couvent le Bon-Pasteur de Nancy est sous les feux de l’actualité. Mlle Lecoanet n’est plus très jeune mais est encore mademoiselle car elle a passé sa vie au couvent d’où elle a été chassée, le travail qu’elle y réalisait n’était plus jugé rentable. Elle a porté plainte devant les tribunaux mais sans obtenir gain de cause. En première instance le tribunal de Nancy avait déclaré dans son jugement que les faits énoncés par Mlle Lecoanet n’étant ni pertinents ni admissibles il n’y avait pas lieu de lui accorder l’enquête qu’elle sollicitait et qui devait lui permettre de fournir la preuve des faits articulés. Elle a fait appel en juillet 1901 et cette fois, en mars 1903, elle a gagné et le gouvernement a décidé de fermer le Couvent. Voici comment le journal Le Matin, qui n’était pas révolutionnaire, présente la question :

6 mars 1903 « PROPOS D'UN PARISIEN La cour d'appel de Nancy a rendu son arrêt dans l'affaire de la maison dite du Bon-Pasteur où se pratiquait sur une vaste échelle ce qu'on peut appeler l'exploitation de la charité.

La congrégation des sœurs du Bon-Pasteur avait pour but, aux termes de ses statuts, le soin des pauvres. Or, voici comment l'évêque de Nancy a apprécié la façon dont les sœurs accomplissaient leur mission : « J'ai dit et je répète qu'il n'y a pas dans tout ce pays un chef d'atelier impie qui exploite ses ouvriers et ses ouvrières et qui les traite, comme ces religieuses traitent les jeunes filles qu'elles prétendent recevoir par charité.» La charité était le prétexte le but était de gagner le plus d'argent possible en soumettant les pauvres filles à un labeur écrasant. Et quand elles avaient donné pendant de longues années tout ce qu'on en pouvait attendre, qu'épuisées par le travail, les privations, elles allaient devenir une charge pour la communauté, on les jetait dans la rue, sans un sou. Tel fut le cas de Mlle Lecoanet, qui a fait le procès et qui, devenue presque complètement aveugle, ayant usé ses yeux sur des travaux de broderie continués pendant dix-huit ans, fut mise à la porte avec la robe qu'elle avait lors de son entrée au monastère, sans un trousseau, sans le moindre bagage, sans la plus petite somme d'argent. Et elle quitta la maison, s'avançant à tâtons vers la misère.

L'argent gagné par les sœurs était envoyé à la maison-mère ; on s'en servait pour bâtir d'inutiles et coûteux immeubles, pour entretenir grassement à Rome des protecteurs, cardinaux ou monsignori, qui étouffaient les protestations des autorités ecclésiastiques françaises. Ce qu'il y a d'horrible est de penser que cette exploitation de la misère et de la charité, sous le couvert de la religion et sous l'égide de Sa Croix, n'est pas un fait unique. H. HARDOEN.

Voici à présent le commentaire d'Alexandra Myrial sur le journal La Fronde :

La_Fronde_18_mars_1903.

 

 

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