Vingt ans d’Amérique latine
Il est rare que je sois globalement d’accord avec des analyses faisant le bilan des gouvernements «progressistes» d’Amérique latine aussi je reprends ce long entretien avec Franck Gaudichaud.
1 ) L’idée d’un monde bolivarien est erronée. L’unité de l’Amérique latine est une illusion et d’ailleurs, Chavez mort, l’ALBA n’existe plus.
2 ) «Détourner le regard reviendrait à dire : «Quand vous faites des choses qui nous plaisent, on est solidaires, et quand ça commence à mal tourner, on s’intéresse à autre chose» ». Et oui c’est ce qui se passe : les gauches latinos enthousiasment la gauche européenne sans jamais faire le bilan.
3 ) Ce bilan est inquiétant autant que le bilan du mitterrandisme. Pas question de nier les acquis sauf que ces acquis sont souvent une façon de scier la branche sur laquelle la gauche est assise.
4 ) A la naissance des Editions La Brochure j’ai publié le discours de Chavez annonçant la création du PSUV afin d’étudier le rapport entre le discours et les actes. Et le discours est resté du domaine du discours.
Il existe bien sûr des questions dont j’aurais aimé l’approfondissement : la question syndicale malmenée au Venezuela et si cruciale en Bolivie, le rapport dangereux à l’Iran, la situation de la jeunesse et partout le rapport aux religions et aux médias. J-P Damaggio
