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Vie de La Brochure
30 novembre 2020

Auguste Prax (1956-1898), journaliste en Algérie

Voici le portrait rocambolesque et terrible d'un autre Prax reprit du journal Guelma-Jemmapes. JPD

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10 décembre 1896

Auguste PRAX Né le 24 février 1856 à Perpignan. bachelier es-lettres à seize ans, a suivi les cours de mathématiques spéciales pour se présenter à Saint-Cyr il allait se présenter lorsque frère aîné, aujourd'hui capitaine, alors étudiant en médecine de troisième année, il abandonna la médecine pour s'engager.

Sur les instances de ses parents, M. Prax, renonçant à la carrière militaire, se présenta au concours pour le surnuménariat des contributions directes ; il fut reçu dans les premiers numéros, fit son surnumérariat à Perpignan, passa brillamment tous ses examens de fin d'année et, à 21 ans. très exactement, il fut nommé contrôleur des contributions directes en Savoie.

 Une année n'était pas écoulée que, le métier des armes exerçant sur lui une véritable fascination, il donna sa démission, à la suite d'une peine disciplinaire légère motivée par ses allures trop indépendantes et s'en fut à Montpellier rejoindre son frère (son frère était adjudant au 122°), pour s'engager dans le génie. C'était en janvier 1878.

 Son engagement signé, il se présenta le soir à l'appel ; mais on ne lui permit pas de répondre : présent ; son engagement avait été annulé pour vice de forme ; il était fait à la mairie et sa classe étant sous les drapeaux depuis quelques mois (en vertu de la loi de 1892, M. Prax ne devait pas le service militaire : frère sous les drapeaux), le maire avait procédé à tort à son engagement.

 Alors il renonça au Génie, se présenta au recrutement de Nîmes en demandant un engagement dans les Chasseurs d'Afrique : en le trouva trop grand.

 Il demanda l'Artillerie, le 19e régiment.

 Le commandant de recrutement refusa de l'engager sous prétexte qu'il était dispensé par la loi. Après avoir fait la navette pendant un mois du recrutement à l'Intendance et à l'Etat-Major il put enfin être artilleur au 19e. On lui lit signer un acte de renonciation à la dispense.

 Deux ans après, il était maréchal-des-logis chef. La guerre de Tunisie déclarée, il demandait à faire la campagne. Il s'adressa au colonel d'un régiment de spahis s'offrant de rendre ses galons et de faire campagne comme simple spahis. Sa demande fut envoyée au Colonel de son régiment qui le menaça de quinze jours de prison pour avoir fait cette demande sans son autorisation. Il suivait les cours de l'Ecole d'Artillerie et pouvait espérer avoir bientôt l'épaulette. L'avancement était alors très rapide dans l'artillerie.

 Fatigué de la vie de garnison, il se retira à l'expiration de son congé et rentra à Perpignan où son père avait une importante industrie ; il y resta deux ans, menant la vie joyeuse d'un fils à papa.

 L'Afrique l'attirait, il partit pour Tunis en 1883 et donna des leçons de français, de mathématiques.

 

Le professorat n'était décidément pas son affaire. Il entra comme commis-greffier assermenté à la Justice de Paix, dont le titulaire était son ami. De là, chez M Bodoy, avocat-défenseur comme deuxième clerc et puis maître clerc. M. Prax avait fait quelques études de droit, qu'il continua d'ailleurs. Enfin un vaillant journal, le Réveil Tunisien, faisait là-bas grand tapage. Il écrivit en amateur d'abord ; ses articles firent quelque bruit ; il prit goût au journalisme et abandonna la procédure pour le journal.

Entre temps il se maria à Lyon avec Mademoiselle Emery, fille de M. Emery, grand industriel, chevalier de la Légion d’honneur et nièce du général Février. Il revint à Tunis avec sa jeune femme, acheta une propriété et vécut de la vie de colon.

A la suite d'un procès civil où il fut incontestablement victime d'une grosse erreur judiciaire, il prit la direction du Réveil Tunisien et mena contre le président du tribunal de Tunis, qu'il croyait être, à tort ou à raison, l'auteur ou l'instigateur de cette erreur judiciaire, une violente campagne.

Ce qui le conduisit en correctionnelle ; la juridiction du jury ne fonctionnant pas en jury pour les délits de presse.

On sait la suite ; son départ de Tunis pour Naples ; son voyage à Bruxelles, où il vécut de sa plume de journaliste; l'amnistie son retour à Paris, sa venue à Constantine, son emprisonnement sont faits connus.

D'un caractère loyal et énergique, M. Prax a toujours suivi la ligne droite.

Depuis qu'il est à la tête de l'Indépendant aidé en cela de son collaborateur et ami Henri Feuille, le journal a pris une allure nouvelle et a montré au parti des aboyeurs ce que peut sur la masse l'honnêteté appuyée sur les convictions.

M. Prax a un avenir politique très marqué et sera un jour le représentant du département de Constantine au Parlement.

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