Les fake news et les journalistes

En 1944, Henri Gracia demanda à l’homme qu’il hébergeait, Albert Camus, s’il pouvait lui donner un conseil pour devenir journaliste. L’écrivain lui répondit de commencer par le journalisme sportif car quand une équipe a perdu personne ne peu dire qu’elle a gagné et Henri Gracia se concentra sa vie durant au rugby à XV.

Les fausses nouvelles viennent de loin et la Guerre d’Espagne fut à ce sujet un laboratoire aux répercussions globales et actuelles.

A présent, pour se redonner le blason, des journalistes se font les dénonciateurs de fake news mais parfois, vu leur crédibilité, la publicité ainsi faite à la fausse nouvelle… l’a renforce !

Alors il reste deux questions : pourquoi et que faire ?

Pourquoi ? Par paresse, par ignorance, par devoir à une autorité, par système.

La paresse est compréhensible face au flot d’informations.

Oui, mais face à ce flot peut-on mentir par ignorance ? Sans doute.

Dans les deux cas il existe l’argument d’autorité. Parce qu’une sommité a dit « A » la paresse fait qu’on le répète, et l’ignorance fait qu’on ne cherche pas plus loin.

Des conneries de journalistes peuvent se lire dans toute la presse, de l’Humanité au Figaro, presse dans laquelle on peut aussi lire des informations sérieuses, utiles, argumentées.

Les fausses nouvelles ne sont pas le fait de telle ou telle orientation mais l’orientation peut peser sur le courage plus ou moins grand de tel ou tel journaliste.

Il y a système quand les écoles de journalisme ne jouent plus leur rôle.

Que faire ?

L’arme majeure je l’ai évoquée cent fois s’appelle la laïcité. Il ne s’agit pas de séparer les églises de l’Etat, mais les pouvoirs de l’argent des instruments d’information. Ce fait existe dans le secteur public de l’information mais comme tout le secteur public il existe de plus en plus sous la pression des forces économiques.

Est-ce que le numérique où tout un chacun peut faire valoir ses infos permet cette séparation ? Une illusion de plus, chère au monde des journalistes, qui aiment relayer les réseaux asociaux qui ne sont pas sous la pression des forces économiques mais sont UNE force économique !

Les journalistes peuvent les célébrer et les dénoncer, eux qui auraient toutes les cartes en main !

Enseignant, juge, journaliste autant de métiers qui doivent être considérés plus que jamais comme des métiers. Quand j’écris le mot métier je pense aux Compagnons du Tour de France pour qui leur action était un art. En clair il est de plus en plus vital de refonder les écoles de journalisme et par là le service public d’information. J-P Damaggio

P.S. J'écris cet article après avoir découvert sur Sud-Ouest une énormité, mais le numérique permet, deux heures après, de l'effacer d'où le réflexe qu'il faut avoir de la capture écran..