Mélenchon le roi des coucous
Mélenchon a d’abord voulu que le PS soit le relais de ses combats. C’était au temps où la politique existait donc il pouvait avoir un pied dedans et un pied dehors. Je renvoie à un de ses articles de 1995. A ce moment là il pouvait utiliser un journal que lui avait apporté des membres de la la LCR !
Après avoir fait des pieds et des mains, il a obtenu un poste dans un gouvernement, mais à partir de 2002 il comprend que son combat sera vain au sein du PS. Il aura donc à partir de cette date deux pieds dehors et un pied de dans.
Le référendum de 2005 en fait un leader du non de gauche (avec Fabius!) et il comprend alors qu’il va devoir quitter le PS mais quand ?
Les résultats de la présidentielle de 2007 sont le moment crucial pour préparer sa reconversion avec les élections européennes. Il crée donc le minuscule Parti de Gauche pour se servir de la «machine» communiste» beaucoup plus implantée sur le territoire. Il devient député européen du Sud-ouest. Son Parti de Gauche ne progresse guère en militants si bien que beaucoup confondent Front de Gauche et Parti de Gauche.
Jusqu’aux Européennes de 2014 il reste à l’ombre du PCF puis pour une fois, il choisit la stratégie, seul contre tous. Avec LFI, il crée la surprise car parti de rien (le Parti de Gauche servira juste d’apport financier) il impose une autre forme de politique. Oui mais voilà il ne voudrait pas que d’autres fassent ce qu’il a tenté au sein du PS, avec une base capable de le mettre en minorité ! Donc LFI va rester un mouvement gazeux, ne laissant aucune place à la base. Résultat ? Présence impossible aux municipales, aux départementales. Pour les Européennes c’est plus facile, il suffit de trouver une centaine de noms. Mais avec 6% à l’arrivée. Pour les Régionales, il y a chez nous l’union avec le NPA qui apporte plus de militants que LFI ! Et donc avec la NUPES des militants PCF, EELV ou PS sont appelés à l’aide de candidats LFI, presque sans troupes !
D’ailleurs Mélenchon va toujours chercher à être au-dessus des questions concrètes. Très vite il laisse à d’autres la direction du Parti de gauche, comme il laisse aujourd’hui un poste de député pour jouer un grand rôle auprès d’autres sommités, à travers le monde, et mieux préparer ainsi sa candidature de 2027. J’en conviens, cette stratégie lui a été bénéfique car il a su, avec ses nombreuses qualités, se glisser dans les habits des temps actuels. Il voudrait se comparer à Mitterrand et je le compare plutôt à Georges Marchais sauf que ce dernier était un enraciné et lui un homme hors-sol comme le veut l’évolution de l’agriculture moderne. J-P Damaggio